Un candidat LR, une candidate d'Ensemble et une candidate de la NUPES dans les Ardennes et la Marne ont chacun annoncé vouloir déposer un recours après leur non-qualification au second tour des législatives. On vous explique pourquoi.
Faudra-t-il revoter en Champagne-Ardenne ? Trois candidats ont en tout cas annoncer vouloir déposer un recours après leur défaite au premier tour des élections législatives, dimanche 12 juin 2022. Les raisons sont diverses, on fait le point.
Deuxième circonscription de la Marne
Qui ? Laure Miller, candidate Ensemble - Renaissance
Pourquoi ? La candidate investie par la majorité présidentielle a annoncé dès dimanche soir vouloir déposer un recours après sa troisième place au premier tour, derrière la NUPES et le RN.
En cause, les nombreux bulletins nuls comptabilisés dans la circonscription. Plus de 1 100, alors qu'il y en avait environ 150 il y a cinq ans. Laure Miller affirme que de nombreux bulletins nuls, "un peu plus de 800", étaient des bulletins à son nom. S'ils avaient pu être comptabilisés, elle serait en tête du premier tour et donc qualifiée pour le second.
Mais en fait, deux bulletins au nom de la candidate ont circulé. Le premier, remis aux électeurs dans les enveloppes contenant les professions de foi, faisait apparaître la mention "Candidate officielle d'Emmanuel Macron". Or, le code électoral interdit de faire apparaître sur un bulletin le nom de quelqu'un qui n'est pas candidat. Impossible donc de faire mention du nom du président de la République, même pour se distinguer d'une candidature dissidente, celle de la députée sortante Aina Kuric, qui indiquait "Députée de la majorité présidentielle" sur son bulletin.
Le bulletin a été corrigé dans un second temps, pour gommer le nom d'Emmanuel Macron. Et dans les bureaux de vote, c'était bien cette nouvelle version qui était à disposition des électeurs. Mais ceux qui ont voté avec le bulletin reçu à leur domicile ont vu leur vote être considéré comme nul, car exprimé avec un bulletin qui n'était pas valable.
Les électeurs ont placé la candidate NUPES Lynda Meguenine en tête dans la circonscription avec 22,5 % des suffrages exprimés, suivie par le RN représenté par Anne-Sophie Frigout (22,0 %). Laure Miller est troisième avec 21,2 %, la députée sortante Aina Kuric quatrième avec 12,5 % des exprimés.
Troisième circonscription de la Marne
Qui ? Chantal Berthélémy, candidate NUPES - PCF
Pourquoi ? Le nom d'Emmanuel Macron sur un bulletin est aussi ce qui pose problème dans la troisième circonscription de la Marne. La candidate investie par la NUPES a annoncé vouloir déposer un recours car les bulletins du député sortant Éric Girardin, candidat d'Ensemble, faisaient eux-aussi apparaître la mention "Candidat officiel d'Emmanuel Macron".
"Le bulletin de Monsieur Girardin n'est pas conforme au code électoral […] C'est exactement le même cas que pour Laure Miller. Pour lui, c'est passé à travers, on ne sait pas pourquoi", nous explique ce lundi 13 juin Chantal Berthélémy.
Les électeurs ont donc bien voté en utilisant des documents où figurait la mention considérée comme litigieuse par Chantal Berthélémy. La candidate estime que, comme dans la deuxième circonscription, les bulletins auraient dû être considérés comme nuls car non conformes au code électoral.
Éric Girardin, de son côté, explique qu'il n'en est rien puisque son bulletin a été validé par la commission de propagande de la préfecture. "Si la commission de propagande m'avait dit qu'il fallait changer mes bulletins, vous imaginez bien que j'aurais changé mes bulletins", précise le député sortant.
Pour le second tour, il va tout de même veiller à ne plus mentionner le nom du président de la République pour éviter toute difficulté. "Évidemment que je ne vais pas le mettre, puisque manifestement cela pose problème", dit-il.
Chantal Berthélémy est arrivée à la troisième place du premier tour, avec 17,9 % des suffrages exprimés dans la circonscription. Le député sortant Éric Girardin est en tête avec 30,8 % des voix, il est suivi par Jennifer Marc, du Rassemblement national, avec 29,0 %.
Première circonscription des Ardennes
Qui ? Guillaume Maréchal, candidat Les Républicains
Pourquoi ? "Il y a plusieurs points dans cette campagne où des illégalités ont été commises", nous explique ce lundi 13 juin le candidat de droite. Il pointe notamment des agissements de Lionel Vuibert, candidat Ensemble - Agir, et de son équipe sans les détailler davantage. Il doit s'entretenir avec son avocat après avoir reçu le rapport de l'huissier de justice qu'il a mandaté.
Il signale aussi la parution dans le journal L'Ardennais le samedi 11 juin d'un article faisant état du soutien de l'UDI à la candidature de Lionel Vuibert. Un article paru pendant la période de réserve auquel doivent se soumettre les candidats, les citoyens et la presse, la veille et le jour du scrutin.
"Je me réserve le droit d'ici demain soir [mardi] de déposer un recours, surtout du fait du faible écart de voix", ajoute-t-il.
Guillaume Maréchal est arrivé troisième du premier tour des législatives dans la première circonscription des Ardennes, derrière Laurent Richard (Rassemblement national) et Lionel Vuibert (Ensemble - Agir). Il lui manque 265 voix pour devancer Lionel Vuibert.
Cette circonscription a longtemps été détenue par Bérangère Poletti. L'élue n'était pas candidate à sa réélection et avait apporté son soutien à Guillaume Maréchal.
Le second tour se déroulera comme prévu dimanche 19 juin 2022. Les recours, s'ils sont effectivement déposés, ne seront examinés qu'après.