Les salariés de Forge-France, vont manifester, samedi devant la mairie de Nouzonville, contre la fermeture de l'entreprise. Forge-France possède deux sites dans les Ardennes: forge et estampage à Joigny-sur-Meuse et usinage et expédition à Nouzonville.
Concurrencée par la Chine
Spécialisée dans la fabrication d'accessoires de levage, la société Forge-France qui emploie 50 salariés, est confrontée à de sérieuses difficultés face à la concurrence asiatique Chinoise.Contrainte de se restructurer pour rester viable, elle souhaite conserver sa forge à Joigny sur Meuse et transférer l'activité de Nouzonville en Belgique où l'a société possède une usine de 65 salariés.
Cette rationnalisation de la production implique la fermeture du l'unité de production de Nouzonville: c'est ce que prévoit le Plan de Sauvegarde de l'emploi.
25 emplois menacés
L'usine de Nouzonville emploie une trentaine de salariés. A Joigny-sur-Meuse, ils sont une vingtaine. C'est donc sur les deux sites que des emplois sont menacés.Les salariés s'interrogent
Créée en 1974, la société appartient depuis 2008 par un Fonds d'investissements Britannique - le groupe Melrose -Cette multinationale définit sa stratégie en trois termes: "acheter, améliorer, vendre" .
Il s'agit en clair, de racheter des entreprises en difficulté, de les remettre à flot, puis de les revendre en réalisant une plus value, afin de reverser des dividendes à ses actionnaires.
Sur son site, tout en anglais, cet stratégie fait figure d'argument de force : " Listed on the London Stock Exchange, Melrose seeks to acquire businesses it understands, improve them by a mixture of investment and changed management focus, realise the value created and then return it to shareholders".
Les salariés de Forge France concernés par la restructuration, s'interrogent sur l'objectif primordial du groupe: sauver la société, ou reverser des divendes intéressantes aux actionnaires.
Communiqué du Comité d'entreprise de Forge France «En septembre 2012, le directeur général nous a expliqué que la concurrence asiatique était trop forte, que notre entreprise n'était plus viable, et qu'il fallait procéder à une restructuration. Nous constatons que depuis l'arrivée de cette nouvelle direction, celle-ci n'aurait pas pu s'y prendre mieux pour déstabiliser l'entreprise en affaiblissant le service commercial, en en supprimant des postes de commerciaux de terrain qui faisaient notre force depuis plusieurs dizaines d'années, sans les remplacer, en faisant elle-même les démarches commerciales et sans faire d'investissements, juste les réparations nécessaires, malgré une mise en garde du comité d'entreprise. Le président de Forge France a orchestré cette restructuration afin de faire prospérer sa propre marque, Crosby, au détriment de celle de Sysma Forge France, éliminant du coup un concurrent tout en reprenant ses principaux clients. Nous sommes indignés de la tournure des événements qui caractérise un système capitaliste sans état d'âme pour les 25 personnes concernées, qui se sont donné corps et âme pour leur entreprise. Nous sommes aussi indignés que les élus locaux et instances compétentes ne nous aident pas et cautionnent une telle injustice, qui va mettre en péril le sort de 25 salariés, sans compter la sous-traitance, les commerçants et tout ce qui en découle.» |
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Les salariés de Forge France se sont donc donnés rendez-vous à 10 heures, devant la mairie de Nouzonville pour manifester et demander le soutien des élus.