Au chômage technique, alors que la société est en plein redressement judiciaire, les 180 salariés de Selni, ex Electrolux, sont à bout de nerf.
La visite du PDG cette semaine n'a pas calmé les esprits.
A Revin, la SAI, société ardennaise industrielle, ancienne Electrolux, tourne à bas régime. Cette semaine, le PDG du groupe Selni, propriétaire de l'entreprise, est venu rencontrer les salariés et faire le point après la décision du tribunal de commerce de Compiègne de lancer un plan de redressement judiciaire. Une situation préoccupante depuis des mois pour les salariés.
Chômage forcé, manque de travail, matériel défectueux, retard dans le versement des salaires et primes de fin d'année… la situation est préoccupante depuis des mois.On ne peut pas laisser les gens comme ça, je vais péter un plomb
"Pendant Noël, on n'avait pas d'argent. il n'y a rien qui est rentré, déplore Frédéric Henry, salarié de Selni. Cela fait plus de 18 ans que je suis là. On n'a jamais vécu ça."
Hervé Proficet qui travaille depuis 26 ans sur le site se dit "à bout" : "Nous ce qu'on veut, c'est que ça se décante, qu'ils réinvestissent dans l'entreprise, qu'on reparte dans une production saine, normale."Là on n'a pas le moral. Physiquement, on est à bout
De 1.000 à 180 salariés
L'usine a pourtant été un fleuron de l'industrie revinoise pendant plus d'un siècle. Une entreprise familiale, créatrice des célèbres marques Faure et Arthur Martin devenue Electrolux. Dans les années 80, le fabricant de lave-linges embauchait près de 1000 personnes.Aujourd'hui, ils ne sont plus que 180 et l'usine, rachetée par Selni, est en redressement judiciaire.
La société ne fabrique plus que des moteurs pour un seul client, son ancien patron : Electrolux. Mais ce géant de l'électroménager, d'un côté, lui a imposé des normes et, de l'autre, a rejeté une bonne partie de sa production.
Le PDG Philippe Vidal est perplexe face à cette attitude : "Les moteurs aujourd'hui sont conformes. Pour autant, ils ne conviennent pas à Electrolux pour des raisons que j'ignore". Il attend une commande ferme de la multinationale : "J'ai besoin qu'Electrolux me commande 6.000 moteurs par jour. J'ai aussi besoin que la ligne puisse les fabriquer, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, donc il faut du temps. Et un engagement d'Electrolux. "Il me faut un engagement d'Electrolux
Le groupe Electrolux est sommé de donner une réponse dans les prochains jours.
Le 14 février, le tribunal de commerce de Compiègne fera le point sur la situation de l'entreprise revinoise.
Au chômage technique, alors que la société est en plein redressement judiciaire, les 180 salariés de Selni, ex Electrolux, sont à bout de nerf.
La visite du PDG en début de semaine, n'a pas calmé les esprits.
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