Ce samedi 28 mai, des cigogneaux ont été sauvés par les pompiers à La Ferté-sur-Chiers (Ardennes). Leurs parents ont été victimes d'une électrocution durant la semaine.
C'est un sauvetage inhabituel auquel ont dû procéder cinq pompiers. Celui de cinq bébés cigognes, une espèce protégée.
Ce samedi 28 mai 2022, le service départemental d'incendie et de secours (Sdis) ardennais a été contacté à 14h03. Il fallait secourir des cigogneaux devenus orphelins suite à l'électrocution de leurs parents (ça arrive), durant la semaine.
Une échelle pivotante semi-automatique (Epsa) a été déployée sur place. La famille cigogne nichait sur la cheminée de l'ancienne filature de La Ferté-sur-Chiers (Ardennes), pas loin de l'abribus du village (voir sur la carte ci-dessous).
La grande échelle avait été envoyée depuis la caserne de pompiers de Sedan (Ardennes). Sans cette intervention salutaire, les petits seraient morts de faim. Étienne Malcuit, maire de la ville et agriculteur, a géré cette affaire comme il a pu. Il raconte à France 3 Champagne-Ardenne qu'"une première cigogne a été retrouvée morte [le dimanche 29 mai], au pied du transformateur. On a pensé qu'elle avait été électrocutée même si on n'en était pas certain car elle n'avait pas de marques flagrantes comme on en a retrouvées sur la deuxième. Elle a sans doute pris une décharge, est tombée du poteau, et a survécu deux-trois minutes avant de mourir."
"[Le vendredi 27 mai à 22h00], la deuxième cigogne a pris la décharge, a été brûlée à une aile et sous le poitrail. Tout ça s'est passé dans un rayon de 50 mètres autour du nid. Alors forcément, ce samedi, ça a été un branle-bas-de-combat pour savoir que faire des cigogneaux. On pensait qu'il y en avait quatre au début. J'ai demandé quoi faire à mon vétérinaire, qui m'a dit d'appeler la Ligue de protection des oiseaux [LPO; ndlr] mais qui n'a pas répondu. Puis j'ai appelé le Parc Argonne, qui était d'accord pour les prendre... mais il fallait encore les chercher, à quatorze mètres de haut."
Forcément, ce samedi, ça a été un branle-bas-de-combat pour savoir que faire des cigogneaux.
Étienne Malecuit, maire de La Ferté-sur-Chiers
"J'ai donc appelé un copain pompier de Margut [la commune voisine; ndlr], lui s'est enseigné auprès de Charleville, puis on a su que Sedan démarrerait à 14h00 ou 14h30... Ils ont donc été chercher les cigogneaux, et il n'y en avait pas quatre, mais cinq, dont un qui était déjà mort; il était encore bien chaud. Le cinquième était coincé au fond du nid avec une ficelle, c'est pour ça qu'on ne le voyait pas... Les pompiers sont redescendus et sont allés chercher des ciseaux pour le libérer. C'était le plus petit, mais c'est celui qui va le mieux."
"Les services de l'État sont arrivés pendant l'intervention et les ont finalement emmenés au Parc Argonne : j'avais téléphoné à tellement de monde que je ne savais plus qui faisait quoi. Ils venaient à l'origine pour voir la cigogne morte, mais on leur a appris pour les cigogneaux et sont repartis avec." Le maire, longtemps présent sur place, concède qu'il aurait peut-être gagné du temps en appelant directement la préfecture, mais explique avoir fait tout ce qu'il pouvait.
Malheureusement, l'un des cinq cigogneaux n'a pas survécu. Les quatre volatiles encore vivants ont été placés sous la bonne garde de l'Office français de la biodiversité (OFB), qui les ont ensuite remis aux gestionnaires du Parc Argonne Découverte.