"Nos collègues ne peuvent pas travailler en sécurité", les policiers de Sedan alertent et demandent plus d'effectifs

Un tract du syndicat Unité Syndicat général de police (SGP) Police Force ouvrière (FO) diffusé le mardi 5 décembre alerte sur la situation des forces de l'ordre dans la circonscription de sécurité publique (CSP) de Sedan (Ardennes). Il n'y aurait pas assez d'effectifs pour garantir la sécurité du public et de la police.

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Les policières et policiers expriment leur inquiétude et leur colère, ce mardi 5 décembre 2023. La situation tendue au sein de la circonscription de sécurité publique (CPS) de Sedan (Ardennes) a fait l'objet d'un tract.

Issu du syndicat Unité Syndicat général de police (SGP) Police Force ouvrière (FO), il alerte sur un "seuil critique atteint" au sein des "effectifs". Un "danger" planerait sur "les citoyens et policiers sedanais".

France 3 Champagne-Ardenne a contacté Ludovic Chapoutier, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police FO. Il mène ses enquêtes pour le compte du commissariat de Charleville-Mézières (Ardennes), mais la situation à Sedan est symptomatique d'un manque d'effectifs qui concerne l'ensemble du département, et ce "depuis des années".

Départs à la retraite pas remplacés

"Là, en 2023, et ça s'accélère en 2024, on a des départs en retraite non-remplacés et des mutations : 17 postes en moins sur l'ensemble des Ardennes, sept à Sedan. On arrive à un seuil critique. En janvier, on va avoir une brigade de six policiers où il y en aura trois de moins. Et pour l'investigation, on n'aura plus que sept OPJ [officiers de police judiciaire; ndlr] : il y a deux arrêts-maladie, pour un burn-out [épuisement professionnel; ndlr] et un collègue blessé il y a plusieurs mois en intervention." 

"Sur Sedan, la situation est donc critique. Car il s'agit d'un petit commissariat : le manque d'effectifs est d'autant plus criant. Et les effectifs, c'est le nerf de la guerre. On ne sait pas comment on va régler ce problème pour les vacances de fin d'année. Et après. Actuellement, nos collègues tiennent l'institution policière à bout de bras. Ils font leur travail avec conviction, mais ils sont éreintés. Et ils ne voient pas le bout du tunnel : ils se sentent abandonnés."

Nos collègues tiennent l'institution policière à bout de bras.

Ludovic Chapoutier, secrétaire départemental d'Unité SGP Police FO

D'où la nécessité d'alerter - de "heurter" - l'opinion publique, et de là, l'ensemble des élu(e)s politiques et des directions départementales et nationales. Interpellé, le maire (DVG) Didier Herbillon a précisé avoir fait remonter la demande des policières et policiers auprès des services concernés. 

"Plus en sécurité"

À défaut, ce manque de bras peut entraîner un réel problème de sécurité, avance Ludovic Chapoutier. Il cite en exemple un fait divers survenu le lundi 20 novembre dans un hôtel sedanais. "Les collègues peuvent ne patrouiller qu'à deux, la plupart du temps. Et là, on a deux collègues qui ont été blessés lors d'une intervention. Dont une collègue, toujours en arrêt, car elle risque d'avoir des effets permanents sur l'oreille interne."

"Nos collègues ne peuvent pas travailler en sécurité pour eux", lâche-t-il. "C'est pareil pour les Sedanais." Il va jusqu'à craindre que le commissariat ne puisse plus assurer l'une de ses missions les plus élémentaires : enregistrer les plaintes. "Et le week-end, il n'y aura peut-être plus d'OPJ d'astreinte. Qui va prendre les gardes à vue ? Qui va gérer ?"

L'arrivée prochaine des Jeux olympiques (JO) se traduira par des réquisitions de renforts à tout-va dans les nombreuses forces départementales de police (c'est déjà le cas lorsqu'il faut sécuriser les sommets du G8). Ce qui risque d'accentuer le risque ici dénoncé. Il est urgent d'agir, estime le policier.

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