Dans les Ardennes, les habitants du village de Landrichamps sont privés de téléphone mobile depuis toujours. Mais la situation va bientôt changer avec la mise en service d'une antenne. Une nouveauté bienvenue pour simplifier la vie des habitants, mais aussi importante pour des raisons de sécurité.
Dans quelques jours, le réseau mobile sera enfin allumé à Landrichamps, petit village du nord des Ardennes, pour l'instant dans une zone blanche. "Comme on est perdu au fond de la vallée, on préférerait qu'il y ait le portable qui passe un peu partout. Aussi bien dans les champs que dans les bois, parce que s'il y a un accident, on ne sait pas appeler. Donc j'espère que maintenant ça va aller", confie Christian, 74 ans, rencontré par notre équipe ce 1ᵉʳ avril 2024.
La commune est déjà dotée de la fibre optique, mais le téléphone portable a du mal à passer. Pour pouvoir capter, il fallait se déplacer jusqu'à l'entrée du village. Enfin, ce sera bientôt du passé. Car, avec l'aide d'un hélicoptère, une antenne a été installée à l'entrée du village de la vallée de la Houille fin janvier.
Il ne reste plus qu'à la raccorder au réseau électrique avant de la mettre en service. Une bonne nouvelle pour les habitants et un dispositif important en matière de sécurité. Car Landrichamps est situé tout près de la centrale nucléaire de Chooz. "Ils sont censés avertir les personnes par SMS. Ici, le SMS, ça n'existe pas, donc on ne pouvait pas recevoir les messages en cas de problèmes sur la centrale", détaille Éric Gozzi, adjoint au maire.
Les zones blanches sont de moins en moins nombreuses
Des appels qui aboutissent, cela va changer la vie de l'unique artisan de Landrichamps. Mathieu Lodé est plombier chauffagiste et avec un réseau défaillant, ses clients avaient du mal à le joindre. "On est souvent sollicités pour des dépannages ou des choses comme ça. Mais ici, on est vite coincé. Les clients m'appellent et sont tout de suite sur ma messagerie", précise-t-il.
Sur 531 zones blanches identifiées dans le Grand-Est en 2018, 358 ont été effacées. Les 173 autres doivent être résorbées d'ici à deux ans. Au niveau national, il n'y a plus que 1,9% du territoire situé en zone blanche, selon le dernier point d'étape publié en février 2024 par l'Arcep, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse.
Il y a cinq ans, 11% du territoire était privé de couverture mobile. Concernant les appels et les SMS, "plus de 99 % de la population bénéficie désormais d’une couverture de qualité a minima en 'bonne couverture'", ajoute l'Arcep.