Assassinat de Kévin à Mourmelon : la commanditaire présumée remise en liberté, la mère de la victime abasourdie

La jeune femme suspectée d'avoir organisé l'assassinat de Kévin à Mourmelon-le-Grand il y a un an, a été remise en liberté ce jeudi 13 juin après une erreur de procédure. La mère de la victime est abasourdie par la nouvelle.

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La jeune femme mise en examen pour l'assassinat de Kévin, en juin 2018 à Mourmelon-le-Grand, a été remise en liberté ce jeudi 13 juin 2019 après une erreur de procédure.

Elle avait été placée en détention provisoire il y a un an, tout comme un jeune homme de 17 ans. Après douze mois d'emprisonnement, cette détention peut être prolongée pour six mois. Il faut pour cela qu'un juge des libertés et de la détention entende le détenu et son avocat. Cette audience a bien eu lieu. Et le juge a décidé, sans surprise, de prolonger la détention provisoire des deux mis en examen. 

Mais l'audience a eu lieu en visioconférence, et c'est là que tout se joue. La loi autorise ce type d'audiences mais précise que l'avocat, qui n'est donc pas dans le même bureau que le juge mais à la prison, doit avoir en sa possession "une copie de l'intégralité du dossier". Les conseils des deux mis en examen n'avaient pas ce dossier à leur disposition. Et cela rend la décision de prolongation de la détention provisoire des deux mis en examen caduque.

L'avocat de la jeune femme a donc demandé, et obtenu, sa libération ce jeudi 13 juin. Celui du jeune homme mis en examen pour assassinat n'a pas fait cette demande. Il reste donc pour l'instant derrière les barreaux. Cette libération ne signifie pas qu'un procès n'aura pas lieu. L'instruction est toujours en cours dans cette affaire.
 

"Ils finiront par payer"

La mère de Kévin s'est exprimée ce jeudi après-midi après l'annonce de la libération de la commanditaire présumée. Elle est abasourdie.

Elle va pouvoir fêter la fête des pères dimanche, nous on ira au cimetière. Voilà l'état d'esprit dans lequel on est. Merci la justice, merci la greffière, merci le juge d'instruction.
- Angélique, la mère de Kévin

 


"On nous replonge un an en arrière. Quand on est arrivé cet après-midi, on aurait cru qu'on retournait au funérarium en fait. C'est encore un coup dur à assumer", ajoute-t-elle.

"Je vais me battre. Ils finiront par payer, ça c'est sûr, et le plus cher possible. Même si elle est sortie aujourd'hui, c'est reculer pour mieux sauter. Comme disait l'avocat général ce matin, elle ne voulait pas perdre quinze ans de sa vie, mais c'est la perpétuité qui l'attend. Et ça, je vais me battre jusqu'au bout pour qu'elle l'ait." 
 

"Un oubli aux conséquences dramatiques"

"Nous avions l'obligation de transmettre le dossier complet à l'avocat de Melle O., ou de le mettre à sa disposition à la maison d'arrêt lors de l'audience, en visio-conférence, pour le renouvellement de sa détention provisoire. Nous n'avons fait ni l'un ni l'autre", a expliqué le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, lors d'un point-presse dans l'après-midi.

"Cette erreur n'aurait jamais dû arriver, de surcroît dans une affaire de cette nature. Il s'agit d'un oubli aux conséquences dramatiques", a-t-il ajouté. "J'ai assuré à la famille de Kevin que nous ferons en sorte que ce dossier se clôture rapidement sans rien bâcler pour la fin 2019" a-t-il poursuivi, assurant que la décision de la chambre de l'instruction de libérer la suspecte "n'a pas de conséquence sur le fond du dossier".

Le parquet général entend déposer un pourvoi en cassation contre la décision de libération de la commanditaire présumée. Cette procédure peut prendre trois mois. D'ici là, la jeune femme reste libre sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le département du Nord où elle était jusqu'ici incarcérée.

Des proches de la famille de Kévin ont lancé une pétition en ligne pour manifester leur opposition à la libération de la jeune femme.
 


Guet-apens

Le samedi 2 juin 2018, Kévin, 17 ans, était retrouvé agonisant sur l'herbe d'un parc public de Mourmelon-le-Grand (Marne), poignardé à mort. Dès le surlendemain, sa petite amie et un autre adolescent de 17 ans étaient placés en garde à vue. 

Très vite, les enquêteurs se sont orientés vers la piste d'un guet-apens. La jeune fille n'aurait pas supporté d'être éconduite par Kévin, et aurait alors décidé de se venger. C'est à ce moment qu'elle aurait fait appel à l'autre adolescent, le meurtrier présumé. Les deux acolytes auraient préparé le meurtre près d'une semaine avant les faits. Le 6 juin 2018, ils avaient été tous deux mis en examen pour assassinat et placés en détention provisoire.
 
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