Alors que 2 millions d'euros de subventions devaient être versés ce lundi au Rassemblement national (ex-Rassemblement national), les juges d'instruction ont décidé de retenir cette somme, dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs présumés d'assistants au Parlement européen.
Par AFP. Les juges d'instruction financiers parisiens ont retenu, dans le cadre de l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés FN, 2 millions d'euros de subvention publique qui devaient être versés lundi au Rassemblement national (RN, ex-FN), a-t-on appris dimanche de sources concordantes, confirmant une information de RMC. Dans une ordonnance datée du 28 juin, les juges d'instruction "ont ordonné la saisie pénale d'une somme destinée au Front national au titre de l'aide publique apportée aux partis pour un montant de deux millions d'euros", a indiqué une source proche du dossier. "En confisquant notre dotation publique sans jugement sur cette pseudo affaire des assistants, les juges d'instruction nous appliquent la peine de mort "à titre conservatoire", a réagi sur Twitter la présidente du RN, Marine Le Pen, confiant à l'AFP que "dès lundi, le RN ne
pourra plus mettre en oeuvre aucune activité politique" et sera "mort à la fin du mois d'août".
« Le Rassemblement National menacé de mort par les juges » : je vous invite à diffuser ma lettre ouverte.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 8 juillet 2018
L’Histoire nous enseigne que toutes les dictatures se réfugient derrière le droit pour justifier leurs atteintes aux droits. #AlerteDémocratie https://t.co/A3lqPYzsbd
Mme Le Pen donnera une conférence de presse à ce sujet lundi à 10h, selon un communiqué. Le RN devait recevoir lundi, comme d'autres partis politiques, une avance de la moitié de cette aide publique, dont le versement a pris du retard. L'aide publique au RN représente au total environ 4,5 millions d'euros, selon le parti. L'aide publique, qui s'établissait à 63 millions d'euros au total en 2017 et devrait avoisiner les 68 millions d'euros en 2018, est la principale source de financement des partis. Dix personnes ou entités sont mises en examen à ce jour dans l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés. Le FN en tant que personne morale et neuf assistants ou eurodéputés, dont Marine Le Pen et le député des Pyrénées orientales Louis Aliot, sont poursuivis.
Les juges d'instruction enquêtent sur un possible "système" organisé par le parti, devenu début juin Rassemblement national (RN), et Marine Le Pen pour faire rémunérer des permanents avec les fonds européens réservés à l'embauche d'assistants parlementaires. Le préjudice total estimé par le Parlement européen est de 7 millions d'euros sur la période 2009 à 2017.