Une femme, interpellée mardi 14 mai dans l'enquête sur l'origine des armes retrouvées chez l'auteur de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, a été remise en liberté mercredi soir. Les cinq autres gardes à vue se poursuivent ce jeudi matin, a appris l'AFP de source judiciaire.
Dans le cadre de l'enquête sur les armes en possession de Cherif Chekatt, l'auteur de l'attentat de Strasbourg, une femme arrêtée mardi 14 mai au matin avec quatre autres suspects âgés de 23 à 46 ans à Strasbourg et Haguenau, a été libérée mercredi soir après deux jours de garde à vue. Le sixième suspect, un homme de 32 ans qui n'avait pu être interpellé à son domicile mardi, avait été arrêté à son tour mercredi dans la région et placé en garde à vue.
Ce coup de filet a été ordonné sur commission rogatoire des juges d'instruction antiterroristes parisiens chargés de l'enquête sur cet attentat qui avait fait cinq morts et onze blessés le 11 décembre. Ces arrestations sont intervenues "dans le cadre des vérifications liées aux armes détenues par Cherif Chekatt", l'auteur de l'attentat abattu par une patrouille de police après deux jours de traque, a précisé une source proche du dossier.
La provenance des armes détenues par Cherif Chekatt
Le matin même de son équipée meurtrière dans le centre historique de la capitale alsacienne, le 11 décembre 2018, les forces de l'ordre avaient saisi chez Cherif Chekatt une grenade défensive, un revolver de calibre 22 Long Rifle chargé, des munitions et quatre couteaux. Cette perquisition dans une affaire de droit commun aurait pu précipiter son passage à l'acte, selon les enquêteurs. Cherif Chekatt, délinquant multirécidiviste de 29 ans et fiché S pour radicalisation islamiste, avait prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), selon une vidéo trouvée par les enquêteurs français sur une clé USB.Début février, trois hommes, soupçonnés d'être liés à la fourniture du revolver du XIXe siècle dont s'est servi Cherif Chekatt au cours de son attaque, avaient été mis en examen par un juge d'instruction à Paris pour "détention et cession d'arme de catégorie B en réunion et en relation avec une entreprise terroriste", ainsi que pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et placés en détention provisoire.
Le 17 décembre 2018, dans ce même volet, un ami du tueur avait déjà été mis en examen pour les mêmes chefs et écroué.