"Au grès du jazz" fête ses 15 ans, jazz à tous les étages

Le festival "Au grès du jazz" en Alsace fête cette année ses quinze ans et propose à partir de samedi à La-Petite-Pierre dix jours de concerts de jazz manouche, israélien, électro, flamenco ou scandinave, avec une programmation éclectique fidèle à sa réputation.

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Petit festival devenu grand, "Au Grès du jazz", clin d'oeil au grès rose extrait dans la région et dont est faite la cathédrale de Strasbourg, présente comme têtes d'affiche des duos originaux, notamment celui réunissant le saxophoniste Archie Shepp et le pianiste allemand Joachim Kühn (le 15) ou encore la pianiste japonaise Hiromi Uehara et le harpiste colombien Edmar Castañeda (le 8).

Pour ouvrir les festivités samedi, le trio du pianiste israélien Yaron Herman, qui mêle influences jazz, rock ou électro, sera suivi du contrebassiste israélien Avishai Cohen, qui enflamme les scènes partout où il passe.

Autre moment fort attendu et création exclusive pour cette édition, le pianiste israélien Shai Maestro, venu sans son habituel trio, se produira en solo dans le cadre prestigieux du Musée Lalique, non loin, pour deux concerts intimes (le 7) réunissant chaque fois 80 spectateurs seulement. La Norvège aussi est à l'affiche avec le saxophoniste Jan Garbarek (le 10), ex-compagnon de route de Keth Jarrett, dont ce sera la seule date de l'été en France, et un détour électro avec le trompettiste Nils-Petter Molvaer (le 12).

Les concerts ont lieu dans le cadre enchanteur de ce village fortifié de 600 habitants, perché au coeur du Parc naturel régional des Vosges du Nord.
La grande scène, sur la petite place face au château, accueille public et musiciens avec en toile de fond vallée et montagnes. Un décor de cinéma, qui prête à l'intimité, à la proximité avec le public.

"C'est le cadre qui fait tout le charme. Les musiciens, qui sont les mêmes qu'à Jazz in Marciac, adorent venir ici. On peut les croiser au café, ils sont tout proches, et ça communique beaucoup entre eux et le public", assure Valentine Wurtz, programmatrice et coordinatrice du festival. "On est devenu un festival incontournable dans le circuit, les musiciens aiment l'endroit. On se retrouve même avec des musiciens qui veulent rester plusieurs jours".
 

Carte blanche à Biréli Lagrène 


Cette année, carte blanche a été donnée à un habitué, le guitariste de jazz manouche Biréli Lagrene, enfant du pays. Le 6 août, il sera l'après-midi avec le violoniste Jean-Luc Ponty, ex-pionnier du jazz-rock, et le contrebassiste Kyle Eastwood (fils de Clint) pour un trio à cordes. Un concert qui affiche déjà complet, indique le site du festival. Le soir, Biréli Lagrene se produira à nouveau, avec son quartet acoustique.

Lancé en 2002, le festival de La-Petite-Pierre, qui ne durait alors qu'un jour ou deux et réunissait quelques centaines de spectateurs autour du jazz manouche, a connu d'année en année un succès grandissant. Y compris auprès des habitants de ce village rural de montagne, peu au fait de la "culture jazz" et devenus de fervents adeptes.

Sa programmation s'est étoffée à chaque édition, s'ouvrant au jazz moderne et aux musiques du monde. Depuis 2015, elle est assurée conjointement par Alexandre von Arx (directeur artistique de Jazz à Vienne de 1994 à 2006) et Valentine Wurtz. Le duo propose chaque été des grands noms de la scène internationale, des créations originales et des jeunes pousses, futures pépites de demain.

Dans le village et ses environs, le "off" va aussi battre son plein durant les dix jours. Des concerts gratuits auront lieu un peu partout "pour faire découvrir les lieux", dit la programmatrice, et des randonnées sont même prévues pour des rendez-vous musicaux "au bout du chemin", alliant ballades et balades, avec des musiciens confirmés.

Le festival, doté d'un budget de 300.000 euros, a réuni ces dernières années entre 15.000 et 17.000 spectateurs.
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