L'ARS vient de publier ses dernières analyses d'eau potable à Bar-sur-Seine. Elles révèlent à nouveau la présence d'un parasite dans le réseau. L’usage de l’eau est de nouveau restreint et la consommation d’eau potable interdite.
La préfecture de l’Aube l’a révélé ce jeudi 9 février dans un communiqué. Les mesures prises par l’ARS le 6 février "révèlent la présence d’un parasite dans le réseau, conduisant à la prise de mesures immédiates visant à protéger la population".
Une contamination qui dure
Le 20 janvier dernier, une centaine d'individus avaient subi des symptômes gastro-intestinaux au collège Paul Portier et au lycée du Val Moré. De nombreuses personnes avaient été malades, pour certaines gravement, provoquant l’inquiétude de la population. A la demande de l'Agence Régionale de Santé, la mairie avait alors procédé à la distribution de bouteilles d’eau potable jusqu'au vendredi 21 janvier, date à laquelle l'ARS avait donné son feu vert pour un retour à une consommation normale.
Présente sur place le matin même, l'équipe de France 3 Champagne-Ardenne avait pourtant recueilli des témoignages d'habitants indisposés après avoir consommé cette eau quelques heures plus tôt. L'inquiétude était donc encore bien présente.
Bis repetita : les consignes à suivre
Une semaine plus tard, c'est donc bis repetita pour les 3.000 habitants de la commune. Cette fois, il n’y a pas eu de malades mais les analyses faites quotidiennement ont révélé la présence d’un taux très élevé d’un parasite dans le château d’eau, plus de vingt fois la dose acceptable.
Une nouvelle fois, l'ARS impose des règles strictes. L’eau du robinet ne doit plus être immédiatement consommée, il faut la faire bouillir pendant au moins trois minutes avant de la boire ou de l'utiliser pour laver des légumes, des fruits, et autres aliments non cuits, ou avant le brossage des dents.
Seule l'utilisation de l’eau pour se laver ou pour les sanitaires est autorisée.
Tout le conseil municipal mobilisé
A l’annonce des résultats jeudi soir, une réunion de crise a eu lieu entre les élus municipaux, les représentants de l’ARS et ceux de la préfecture. Le protocole mis en place est le même que la première fois.
Dès ce vendredi 10 février, la mairie de Bar-sur-Seine a repris la distribution de bouteilles d’eau potable. Une bouteille d’un litre et demi par personne et par jour. Jean-Paul Seurat, adjoint au maire, raconte. "Les 23 élus municipaux sont mobilisés pour distribuer les bouteilles à la population. Les personnes les plus fragiles sont livrées à domicile. Il n’a pas été nécessaire d’approvisionner les établissements scolaires qui avaient encore du stock et qui ferment pour les vacances."
Il est déconseillé de boire de l’eau du robinet aux animaux domestiques. "Heureusement, souligne l'adjoint, il n’y a pas d’éleveurs sur la commune. La distribution sera maintenue jusqu’aux prochains résultats et la décision de la préfecture."
Informer la population
L’équipe municipale s’est rendue compte que ce qui avait fait défaut la première fois, l'information de la population. Pour y remédier, elle a fait imprimer le communiqué de la préfecture à 1.500 exemplaires et l’a distribué dans les boîtes aux lettres.
Toutefois, l’adjoint au maire n’est pas encore rassuré. "On en saura plus lundi, après la vidange de nos deux châteaux d’eau. Reste à savoir d’où vient ce parasite, inconnu par ici. Il semble qu’on le trouve plutôt dans le sud de la France."
Le parasite est-il dangereux?
"Il y a un impact sanitaire important", prévient Laure Gran-Aymeric, cheffe du service santé environnement à la délégation territoriale de l'Aube. "Ces parasites sont très résistants. Ils résistent au chlore. On l'a vu lors de la première contamination, ils peuvent entraîner des symptômes très violents de gastro-entérites et certaines personnes ont été conduites aux urgences en état de déshydratation. Les réactions sont très différentes en fonction des personnes et comme il n'existe peu ou pas de traitement, ce parasite est dangereux pour les personnes vulnérables".
Nettoyage des châteaux d’eau
Ce vendredi, l’entreprise Suez doit procéder à la vidange et au nettoyage en profondeur du réservoir "Les vignes du mérite". Durant le week-end, des purges seront faites sur le réseau de distribution, et lundi, le second château d’eau sera nettoyé. Il n’y aura pas de coupure d’eau et le réseau de défense contre les incendies restera actif.
"La seule façon de se débarrasser de ces parasites, c'est de procéder à des purges importantes, explique Laure Gran-Aymeric de l'ARS. Parallèlement, des investigations sont menées. Suez essaie d’identifier les raisons de cette contamination."
Résultats attendus le 16 février
Il faudra attendre encore quelques jours pour en savoir plus sur cette contamination et vérifier si la purge et la vidange des réservoirs ont permis d'éradiquer le parasite. De nouvelles analyses seront faites lundi 13 février et les résultats seront disponibles jeudi 16 février.
Pour le moment, la prudence est donc de rigueur. "Nous n’avons pas eu de nouveaux malades. Par contre l’analyse des selles montre que le parasite est toujours présent chez certains malades" ,révèle la cheffe de l'ARS.