INSOLITE. Six résidentes d'un Ehpad, de 84 à 99 ans, vont tenter de gravir la Tour Eiffel à pied

Elles sont six, et elles ont entre 84 et 99 ans. Toutes sont résidentes de l'Ehpad Saint-Vincent-de-Paul à Troyes. Lundi 15 mai, elles se lancent dans la montée à pied de la Tour Eiffel, à Paris. Avec elles dans ce projet fou, leur animatrice ainsi que leur préparateur physique. Il nous livre les secrets de leur préparation, à l'aube de cet exploit.

Plusieurs mois de préparation, avant ce grand pour les six résidentes d'un Ehpad de Troyes (Aube). Elles vont monter, le 15 mai prochain, les 327 marches qui permettent d'accéder au premier étage de la Tour Eiffel. 

Une épreuve rendue possible avec l'aide de leur animatrice Elodie, mais aussi de Jérémie, leur préparateur physique. Cela fait 10 ans qu'il travaille avec cet établissement spécialisé pour les personnes âgées. À quelques jours de cette montée des marches, Jérémie nous explique comment elles se préparent.

Près de sept mois d'entraînement

Jérémie se définit comme "préparateur physique pour les sportifs", mais aussi comme "professeur d'activité physique adaptée à la santé". C'est dans ce cadre qu'il intervient à l'Ehpad Saint-Vincent-de-Paul à Troyes (Aube), toutes les semaines. Il entretient la forme physique des résidents et résidentes. Parmi le groupe, il y a ces six qui vont à l'assaut de la Tour Eiffel. Cela a exigé près de sept mois de préparation.

"Depuis novembre 2022, je les entraîne deux fois par semaine pour leur apprendre à monter 400 marches. Je leur ai promis que si elles validaient cet objectif, c'était champagne et montée de la Tour Eiffel. Elles ont toutes atteint cet objectif, en mars 2023", explique Jérémie. Le préparateur physique a donc tenu sa promesse : toutes vont pouvoir "monter les 327 marches pour le premier étage". Trois des personnes du groupe iront même au-delà : "Une partie du groupe montera les 674 marches pour aller au deuxième étage."

Le coach est heureux de les mener à cet objectif, d'autant que le contexte n'était pas facile. "Au début, trois de ces personnes ne pouvaient pas monter de marches. Notre presque centenaire a manqué un mois et demi d'entraînement, car elle a contracté le Covid. Finalement, elle est des nôtres et va monter jusqu'au premier étage, lundi", précise le préparateur sportif. 

Une préparation adaptée

Face à ce public avec qui il "aime toujours travailler" et dont il "connaissait déjà leurs capacités", Jérémie a concoté un programme sur mesure. "Il faut être dans l'écoute, la progressivité et proposer un accompagnement méticuleux. Faire travailler les sens, notamment le toucher et le visuel", détaille le spécialiste.

Son entraînement se compose de plusieurs étapes : "Il y a d'abord un échauffement et un renforcement musculaire. Après tout cela, vient la préparation pour la montée des marches. Je les entraîne à faire la montée en parlant, mais aussi en fermant les yeux, et puis en leur faisant une préparation mentale. Elles montent tout en s'imaginant être dans la Tour Eiffel."

À l'aube de cette ascension, Jérémie est enthousiaste au vu des progrès de son groupe. Il en veut la preuve que "quel que soit l'âge, si on est bien accompagné pour l'entraînement, on peut en tirer de belles choses".