Le poids de la grève à la SNCF commence à se faire sentir sr l'industrie céréalière. Alors que plus de la moitié des trains sont parfois annulés les jours de grèves, la production reste stockée dans les silos. Exemple à Nogent-sur-Seine, avec l'une des leaders du marché : le groupe Soufflet.
En gare de Nogent sur Seine, les voyageurs ne sont pas les seuls affectés par la grève de la SNCF. Le fret aussi tourne au ralenti. Les trains se font rares près des entrepôts du groupe industriel Soufflet spécialisé dans les céréales.
Une baisse d'activité qui se ressent sur le site historique de l'entreprise. Et de mémoire d'employé on n'a jamais vu ça.
Ici ce qui inquiète ne se voit pas. Située à l'abri dans les silos, il s'agit de la quantité de céréales stockée. Elle serait anormalement élevée. "Ce sont des dizaines de milliers de tonnes de céréales que nous stockons aujourd'hui dans nos silos. Ces stocks alourdissent nos silos et nos marchés et ça affecte notre capacité à les vendre à l'exportation mais aussi à les transporter vers des sites de transformation" explique Christophe Malvezin, responsable des relations extérieures du groupe
39 trains sur 82 ont été assurés au dernier décompte vendredi dernier. Les représentants de Soufflet réclament plus de temps consacré au fret sur les voies ferrées. En plus du ferroviaire, le transport fluvial aussi est quasiment à l'arrêt à cause des écluses détériorées sur la Seine les inondations du début d'année. Actuellement, un seul bateau est à quai alors que ce port peut en accueillir plusieurs. Et "se rabattre sur la route n'est pas une alternative pour nous, parce que le nombre de chauffeurs pour augmenter cette capacité n'est pas disponible" raconte Christophe Malvezin.
Parmi les leaders européens de l'industrie céréalière, le groupe Soufflet a collecté plus de 4 millions de tonnes de céréales l'an dernier, surtout du blé et de l'orge pour faire du malt. Des volumes importants réalisés principalement durant les moissons estivales qui ne vont pas tarder à arriver. C'est la raison pour laquelle ils espèrent que les silos seront au plus bas à la fin du mois de juin, alors "[qu']une céréale sur deux produite en France est valorisée à l'export".