Les motards en colère de l'Aube ont défilé samedi 30 mars pour une opération coup de poing visant à dénoncer la vétusté des routes. Ils ont profité du week-end de Pâques pour glisser de la paille et des œufs en chocolat dans les nids-de-poule.
Bombe de peinture à la main, casque sur la tête, les adhérents de la Fédération française des motards en colère (FFMC) de l’Aube marquent le coup en ce week-end de Pâques. "En France, l'état des routes est de plus en plus lamentable. L'État nous casse les pieds avec un contrôle technique, mais on ferait mieux de s'occuper de l'état des routes qui sont très dangereuses pour nous en deux-roues", explique Damien Guiborat, coordinateur de la fédération dans l'Aube.
Les motards remplissent les trous dans la chaussée avec de la paille, prête à accueillir œufs et poules en chocolat. Plus tôt, ils étaient une cinquantaine de deux-roues à se masser sur un parking, avec pour objectif de se faire entendre sans se faire haïr.
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"Les nids-de-poule, c'est très dangereux pour les vélos, les trottinettes, les motards, les voitures aussi. On voudrait bien que ça change, c'est important la sécurité", détaille un participant à l'action. "Les motards ne sont pas méchants, il faut donner une bonne image de nous. Mais si on ne réagit pas, il n'y aura rien de fait."
De nombreuses chaussées endommagées
La déambulation, escortée par la police, a duré près de trois heures ce samedi 30 mars 2024. Les motards laissant derrière eux une chaussée marquée et couverte de paille. Un mode d’action qui ne convainc pas Romain, artisan-boulanger, dont la boutique est sur le tracé de l'action de la FFMC. "La paille couvre les nids-de-poule. On ne les voit plus, donc c'est encore pire qu'avant. Je veux bien que ça ne soit pas normal qu'il y ait des trous. Mais avec la paille, on roule dedans sans les voir", glisse cet ancien motard.
La FFMC et d'autres structures se mobilisent depuis plusieurs années sur la question des nids-de-poule. Elles ont notamment mis en place un site internet où il est possible de signaler des ornières. Plus de la moitié des chaussées du réseau routier national nécessitaient un entretien de surface ou de structure, selon des chiffres cités par la Cour des comptes dans un rapport de 2022 sur l'entretien des routes nationales et départementales.
La juridiction financière estimait notamment qu'un "suivi de la qualité du service perçue par les usagers et une meilleure association de ces derniers à la collecte de données de terrain, pourraient faciliter l’adaptation aux besoins réels."
