Placé en redressement judiciaire, Le Coq Sportif s'interroge sur son avenir. Le maire de Romilly-sur-Seine (Aube), où des infrastructures de la société sont présentes, évoque des pistes de reprise pour l'avenir.
Lors d'un entretien mi décembre avec le maire de la commune de Romilly-sur-Seine, Eric Vuillemin, , le premier édile a évoqué les suites pour l'entreprise après son placement en redressement judiciaire de la société Le Coq Sportif, fanion industriel de son secteur.
Le possible rachat de l'équipementier sportif est forcément au cœur de l'actualité romillonne. Certaines pistes commencent à se dessiner, comme celle de LVMH (Louis Vuitton, Moët Hennessy ), qui fait partie de l'empire du milliardaire français Bernard Arnault.
À un moment ou à un autre, LVMH a été intéressé par le coq sportif ?
Eric Vuillemin : "Il ne faut se fermer à rien. Moi, je suis intimement convaincu que celui qui détient Le Coq Sportif et qui sait parfaitement le gérer fera une très belle plus-value à horizon 2035".
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Celui-ci rajoute, "je ne vous en dirai pas plus sur LVMH, mais c'est sûr qu'à un moment, nous, on avait un retour. Enfin moi, j'avais un retour comme quoi, potentiellement c'est une marque [Le Coq Sportif] qui les intéressait. Quand on voit le pouvoir de l'image du Coq Sportif aujourd'hui, quand on a eu des retours, on n'a pas été étonné. Après maintenant, ce sont des négociations et je pense qu'il y a d'autres groupes qui sont dans la course".
Aujourd'hui, qui se penche encore sur le rachat du Coq Sportif ?
Eric Vuillemin : "On peut le dire, il y a encore d'autres grands groupes, d'autres moyens groupes et d'autres investisseurs locaux qui sont intéressés. J’ai eu 17 approches en quelques jours. Aujourd’hui, pour moi, il y a potentiellement 3 candidats sérieux. J'en ai même un quatrième, une association d’entrepreneurs locaux. C’est celui qui sera le mieux-disant, industriellement parlant, qui aura toutes mes faveurs. Vous n'imaginez pas, depuis le 21 novembre, sur les deux, trois premiers jours, mon portable n'arrêtait pas de sonner pour savoir comment on pouvait faire pour se mettre autour de la table." La Ville est propriétaire d'une partie des locaux, et la communauté de communes des Portes de Romilly-sur-seine s’est portée caution sur une partie du second bâtiment, le siège mondial du Coq Sportif. "Il y a beaucoup d’investisseurs et fournisseurs locaux qui ont aussi des créances vis-à-vis du Coq Sportif. Je ferai tout pour défendre l’ensemble de ces entreprises et de nos collectivités." ajoute-t-il.
Un groupe a-t-il déjà proposé d'apporter une enveloppe d'argent conséquente ?
Eric Vuillemin : "Je n'ouvre pas plus les discussions. Elles sont totalement confidentielles. Vous l'avez compris, chacun essaie de se jauger. Chacun attend. Donc voilà, ça va être très clair. Le choix doit se porter sur le mieux-disant industriel".
Quelle est la position du groupe suisse Airesis, actionnaire majoritaire actuel, face à ces éventuels repreneurs ?
Eric Vuillemin : "Je ne connais pas leur position exacte. Est-ce qu’ils ont de quoi poursuivre, est-ce qu’il [Marc-Henri Beausire, PDG du Coq Sportif] fera une augmentation de capital pour relancer le Coq, je ne sais pas. Volontairement je mets une certaine pression, car je ne permettrai pas une demi-mesure. Il faut remettre de l’ordre. Je suis intimement convaincu que cette marque a du potentiel et de l’avenir. Toutes ces difficultés doivent être aplanies. »
Est-ce que la Ville peut s'impliquer dans l'avenir du Coq Sportif ?
Eric Vuillemin : " Moi, j’ouvre une brèche. Certes, il faut un décret du ministre de l’Économie, mais si demain matin la ville et la communauté de communes devaient être dans le tour de table et détenir 5% du capital de la nouvelle entité, j’y suis personnellement favorable. Il faut avoir ça en tête si on veut un ancrage territorial. Nous ne souhaitons pas devenir des décisionnaires, mais plutôt avoir un droit de regard."
Une période d'observation de six mois pour désigner le racheteur
Placée en redressement judiciaire, l'entreprise Le Coq Sportif, par l'intermédiaire du groupe suisse Airesis, actionnaire majoritaire de l'entreprise auboise, n'est pas inquiète.
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Comme précisé dans un communiqué de presse publié le 22 novembre 2024, "Cette période de redressement est une opportunité pour l’entreprise de pouvoir engager et finaliser les discussions avec de nouveaux investisseurs et partenaires stratégiques". Pour le maire de Romilly-sur-Seine, "on est sur une période d'observation qui va du 21 novembre au 21 mai".
Six mois qui seront déterminants à la survie de la société Le Coq Sportif avec ou sans LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy ) et son président Bernard Arnault