JO de Paris 2024 : le Coq Sportif répond aux critiques sur les retards de livraison

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Face aux critiques et à l'inquiétude qui émaneraient de certaines fédérations sportives, le Coq sportif rassure. Le seul équipementier en charge de la livraison des 400 000 pièces pour habiller les athlètes français et leurs équipes est en passe de réussir son pari. Il nous ouvre, en exclusivité, les portes de ses ateliers de Romilly sur Seine (Aube), d'où partent les derniers équipements pour les athlètes des Jeux Olympiques 2024.

Au cœur des ateliers du Coq Sportif, à Romilly-sur-Seine (Aube), les dernières tenues des athlètes des Jeux Olympiques 2024 sont en cours de finition. Dans la salle performance, le calme règne, seules la pince à épiler et la colleuse à strass s'activent sur l'une des tenues des gymnastes françaises. "Là on termine, c'est vraiment pour être dans la perfection", indique Pauline Ferré, concentrée sur son ouvrage. "On colle les derniers strass pour que ce soit parfait." Un à un, minutieusement déposés par la responsable base de données textile du Coq Sportif, les ornements bleus et blancs viennent parfaire le justaucorps.

C'est la dernière ligne droite pour l'entreprise auboise. Tous les salariés, à l'image de Pauline Ferré qui a délaissé son bureau, sont venus donner un coup de main pour que cette commande hors norme soit livrée dans les temps. Après quatre ans de travail c'est un réel aboutissement. "On a tout donné ces dernières semaines", confirme Celia Garrigues, coordinatrice de la collection Jeux Olympiques pour le Coq Sportif. "C'était très intense, mais là on est vraiment à la fin, on a réussi à livrer tout le monde. On fait encore quelques petites retouches sur certaines fédérations pour vraiment être à un niveau de perfection à la limite du sur-mesure."

68 articles pour chaque athlète 

Le sur-mesure n'était pas dans la commande de départ, mais le directeur du Coq Sportif, David Pécard, explique : " Les pièces de performance, pour quelques-unes, sont faites sur-mesure, car certains sportifs ont perdu une ou deux tailles suite à leurs entraînements". L'entreprise s'était engagée à livrer toutes les tenues pour le 5 juillet. La date est légèrement dépassée, mais dans les cartons, prêts à partir, les derniers équipements prennent place. "On vient seulement de découvrir le nom des derniers sportifs", continue le directeur du Coq Sportif. "Et quand on sait que tout a été livré malgré tous les problèmes que l'on peut rencontrer de logistique, de blocage ou de transport, c'est plus qu'un soulagement. C'est le fait d'avoir accompli son devoir." 

Au total, ce sont 400 000 pièces livrées, 68 articles par athlètes, dont 20 000 modèles performance (quatre fédérations n'ont pas souhaité être approvisionnées en équipement dit performance : basket, football, athlétisme et handball).

Des ajustements techniques et financiers constants

Dans le showroom, les portants sont remplis de modèles d'exposition des tenues des athlètes tricolores. "On a des vêtements de tennis, de skate, de break dance, d'aviron..." énumère Celia Garrigues avant de s'arrêter prêt du kimono bleu français. Un produit particulier qui a demandé beaucoup d'innovations. "C'est une matière made in France", poursuit la coordinatrice de la collection Jeux Olympiques pour le Coq Sportif. "On a réussi à trouver un fournisseur qui a remonté un vieux métier à tisser pour arriver à faire ce point spécial qui exige une homologation que l'on a réussi à obtenir. Donc, on est très fier de pouvoir dire que l'on a un judogi français pour les Jeux Olympiques."

Une recherche et un investissement qui a forcément un coût : 200 000€ rien que pour le développement du judogi 100% made in France. Un choix de la part de l'entreprise auboise qui pose questions pour certains. "Le Coq Sportif a décidé de vraiment donner les meilleurs produits avec des matières françaises, assume David Pécard. Et ces derniers mois, ça a coûté beaucoup plus cher que ce que l'on avait imaginé".

Dans le rouge, le Coq Sportif réussit à obtenir un prêt de 2,9 millions d'euros auprès du comité d'organisation des Jeux Olympiques (COJO). Un emprunt financier qui interroge certains médias et hauts fonctionnaires français. À Romilly, la vague de critiques déclenchée par ce prêt à du mal à passer dans les rangs du sponsor de l'équipe de France olympique. "Il y avait vraiment beaucoup de choses à mettre en avant sur ce que l'on a fait et donc on ne comprend pas pourquoi, au contraire, on a voulu nous descendre et nous critiquer", se désole Celia Garrigues, coordinatrice de la collection Jeux Olympiques pour le Coq Sportif.

"Paris 2024 et le Coq Sportif sont deux partenaires qui travaillent ensemble suite à un appel d’offres,  rappelle le directeur de l'entreprise. Et donc quand on est partenaire, on s'entraide." Pour lui, ce prêt était nécessaire pour que la commande puisse aboutir. Il ajoute : "Oui, on a eu un petit coup de main de Paris 2024 parce que l'on est dans la même équipe et que le plus important pour nous, c'est que les sportifs aient les meilleurs équipements." Aucun passe-droit pour l'équipementier : d'après le directeur, le prêt commencera à être remboursé dès août 2024.

Un million de pièces à vendre

Et pour rembourser ce prêt, le Coq Sportif compte bien avoir un retour sur investissements grâce aux ventes réalisées dans les boutiques des Jeux Olympiques. La dernière étape pour l'entreprise auboise : un million de pièces attendent les visiteurs des boutiques officielles. "On doit maintenant réussir la partie commerciale, confirme David Pécard. Nos boutiques parisiennes vendent chaque jour, à nous de réapprovisionner avec les bons articles pour que l'on puisse dégager les retombées espérées." C'est le nouveau défi du Coq Sportif, avec en prime une vitrine olympique.

 "On compte aussi sur les Jeux pour avoir une visibilité mondiale pour notre marque.", confirme le directeur de l'équipementier sportif. Un objectif présent dans la tête des équipes depuis la candidature à l'appel d’offres en 2020. Des perspectives économiques qui pourraient permettre au Coq de retrouver une sérénité dans ses comptes et même pourquoi pas, selon son directeur, "développer la notoriété de la marque dans le monde pour pouvoir imaginer la croissance de demain."

Résultat du pari à la fin des Jeux Paralympiques, le 8 septembre.

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