La famille du terroriste qui s'est fait exploser au Bataclan le 13 novembre dernier vient de recevoir le permis d'inhumation. Le maire de Romilly s'oppose à ce que le djiadiste se fasse enterrer sur sa commune. L'hypothèse la plus probable serait qu'il soit mis en terre dans un cimetière parisien.
Reposera-t-il à Paris, à Chartres ou à Romilly-sur-Seine ? C'est tout l'enjeu plus de deux mois après les attentats de Paris alors que les parents d'Omar Ismaïl Mostefaï viennent d'obtenir l'autorisation d'enterrer leur fils dont les agissements ont causé la mort de 90 personnes parmi les spectateurs de la salle de concert.
La loi est en effet très claire : une inhumation ne peut pas avoir lieu n'importe où. Seuls trois cas de figure sont prévus : pour le terroriste du Bataclan il s'agira, comme pour n'importe quelle autre personne, soit de la commune où il est décédé (Paris), soit de celle où il vivait (Chartres), ou alors de celle où il avait des attaches familiales (Romilly-sur-Seine).
La même polémique que pour Saïd Kouachi
Le maire de la petite ville de l'Aube a immédiatement réagit. Eric Vuillemin (Les Republicains) a confié à notre caméra qu'il utiliserait "toutes les voix de recours, tous les moyens juridiques (...) pour que cette inhumation n'ait pas lieu à Romilly. Il en va de la sécurité publique, de la tranquillité publique. (...) Je ne veux aucun lieu de pèlerinage de ce type, si l'on pouvait appeler ça ainsi, pour une personne qui a accompli ces actes le vendredi 13 novembre".
Le même type de controverse avait déjà surgit après les attentats de Charlie Hebdo. Le maire de Reims, Arnaud Robinet avait alors déclaré dans les médias qu'il s'opposait à ce que Saïd Kouachi, qui vivait dans le quartier Croix-Rouge, soit enterré sur sa commune. Las, sachant qu'il risquait d'être débouté par le tribunal administratif, l'élu avait alors renoncé à toute procédure, laissant l'autorité préfectorale organiser en secret les obsèques en pleine nuit dans le carré musulman du cimetière de la Neuvillette. Depuis aucune inscription n'a été déposée sur la tombe de Saïd Kouachi qui reste anonyme.
Vers une inhumation discrète à Paris ?
Dans le cas d'Omar Ismaïl Mostefaï il semblerait que l'hypothèse d'un cimetière parisien soit privilégiée. Ses parents résident bien à Romilly, la maison avait d'ailleurs été perquisitionnée juste après les attentats et le père avait été placé en garde à vue, mais la famille ne dispose pas de caveau sur place. Un motif qui serait suffisant pour que les autorités de l'Etat privilégient en accord avec la famille l'une des deux autres possibilités, autrement dit soit Chartres, soit un cimetière rattaché à la ville de Paris.