Romilly-sur-Seine : les drapeaux en berne après les bombardements à Ouman.

Seule ville de l'Aube jumelée avec une ville ukrainienne, Romilly-sur-Seine partage la douleur de la ville d'Ouman, bombardée vendredi au petit matin.

Un peu moins de 2 000 kilomètres séparent Romilly-sur-Seine d'Ouman en Ukraine. Mais un lien fort existe entre les deux villes : depuis 1960, elles sont jumelées et entretiennent des relations.

La douleur a donc été forte lorsque Jany Rousseau, président du comité de jumelage, a appris hier la frappe dont à été victime la ville ukrainienne. " Là, ça nous bouleverse. Il n'y a pas d'autres mots : bouleversé."

Une ville jusque-là épargnée

Les frappes russes sur l'Ukraine se concentraient depuis le début du conflit sur des villes proches du front comme Zaporijia, Marioupol, Odessa, Sloviansk.

Qu'une ville du centre du pays comme Ouman soit frappée, rajoute de l'incompréhension à Jany Rousseau : "Nous sommes allés les aider trois ou quatre fois. A chaque fois, ils n'étaient pas touchés. C'est plutôt une ville qui aide ses compatriotes. Les réfugiés y transitent pour se rendre dans les pays plus à l'Ouest".

Dans cette ville de 90 000 habitants, 15% de sa population est réfugiée de la guerre.

Le bilan s'alourdit régulièrement et fait état pour l'instant dde plus d'une vingtaine, dont 4 enfants selon les informations parvenues à Jany Rousseau depuis l'Ukraine.

Des frappes meurtrières qui ont piégé les habitants en plein sommeil, à 4h30 du matin.

Douleur partagée dans la ville soeur

Le long du marché de Romilly ce samedi matin, la nouvelle ne laisse pas indifférent. "Vu qu’on est jumelé à Ouman, ça nous touche un peu plus. Nous on est au chaud ici, mais il faut penser à ceux qui sont là-bas. On se passerait bien de cette guerre".

Nous on est au chaud ici, mais il faut penser à ceux qui sont là-bas.

Un Romillon sur le marché ce samedi matin

Après plus de 60 ans de jumelage entre les deux villes, les habitants entretiennent un lien particulier avec ceux d'Ouman : "ça nous impacte un peu plus quand même, car c’est une ville sœur de Romilly. Au début de la guerre, on a fait quelques efforts pour leur donner ce dont ils avaient besoin en priorité comme des médicaments . C’est terrible pour eux".

Romilly contre "la dictature russe"

Meurtri, peiné, choqué, attristé. Le maire de Romilly, Eric Vuillemin (DVD), n'a que trop de mot pour qualifier ce qu'il ressent. Un mélange de tristesse et de colère : "c’est un acte de guerre : des tirs de missiles de croisière lancés sur une ville qui ne demande rien, sur principalement des civils. Ils ont tué, on peut dire assassiné".

La dernière rencontre entre les habitants de Romilly et d'Ouman remonte à 2019. Entre temps, la ville a régulièrement envoyé des doudounes ou encore des groupes électrogènes. En guise de symbole, la ville jumelle leur a fait parvenir un peu de terre d'Ouman.

Le petit sachet à la main, le maire s'insurge : "On ne peut pas se permettre de laisser une dictature russe gagner ce combat. Il faut être au côté des Ukrainiens plus que jamais. Il faut comprendre que c’est une guerre, peut être une guerre civilisationnelle".

Il en est convaincu, après le temps de la guerre viendra le temps de la diplomatie. Mais pour y parvenir, "il faut d'abord quelques victoires".

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