Il y a des passions qu’on ne peut pas vivre à 100%, pendant sa vie active. C’est le cas pour Virginie Boiteau, qui depuis son plus jeune âge, adore transformer des vêtements, imaginer comment on pourrait leur donner une seconde vie. Dans deux ans, elle prendra sa retraite. Elle a déjà ouvert un site où elle présente sa production.
A Troyes, dans la banque où elle travaille, Virginie Boiteau est passée au temps partiel. Elle se prépare à se lancer dans l’activité qui lui tient à cœur depuis toujours. "Je ne peux pas m’empêcher de coudre", confie-t-elle. Elle a pris le statut d’auto-entrepreneur pour organiser son passage vers ce qui sera, en quelque sorte, une deuxième vie active, car elle l’avoue : "Je peux passer quatre heures et jusqu’à une journée et demie sur une transformation".
Je ne sais pas faire les choses simplement. J'ai un grand degré de fantaisie parfois.
Virginie Boiteau.
"Rien ne me fait peur, mais pour travailler certaines matières comme le cuir, il me faudrait une autre machine. Pour l’instant, j’utilise ma vieille Pfaff que j’ai depuis 20 ans".
Elle réalise des tests avec de vieux vêtements que lui amènent ses amis. "J’ai transformé par exemple un sweat en une veste et une casquette". Les robes sans manches peuvent entre ses mains récupérer celles d’un ancien chemisier. Son imagination ne connaît pas de limite. Elle déclare pouvoir broder, faire de la dentelle et même peindre sur du tissu.
Objectif, moderniser, affiner son site
Virginie Boiteau souhaite cette année, être présente sur les réseaux sociaux. Elle a déjà ouvert un site, mais elle entend moderniser "Hiiicouture.com", améliorer sa présentation, affiner son référencement. "La consolidation est en cours", dit-elle.
Elle ne manque pas de projets : une formation en modélisme à Paris, une collaboration avec un artiste ou une couturière ou couturier célèbre, une intégration dans un tiers lieu… la troyenne de 59 ans est partie pour appartenir, dans quelques mois, au club des retraités débordés.
Ce qui déborde déjà, c’est le bureau de Virginie Boiteau. Elle y accumule tissus, boutons, rubans. "Peut-être qu’un jour, j’en aurai besoin ? Du coup, il n’y a plus trop de place. Je me considère un peu comme une ressourcerie. Tout mon argent de poche y passe. J’achète chez Ellen, le magasin de tissus le moins cher de France Avec ce stock, on peut travailler deux ou trois vies", assure la passionnée.
La matière guide la transformation
Avant de pratiquer le recyclage de vêtements qu’on lui propose de transformer, Virginie Boiteau aime discuter avec ceux qui les ont portés. "Mais la matière dicte le travail". Une robe peut devenir un chemisier et un sac à main, en quelques heures. L’auto-entrepreneuse adore coordonner différents tissus. "Je ne sais pas faire les choses simplement. J’ai un grand degré de fantaisie parfois", dit-elle.
Pour des choses simples, Virginie Boiteau estime le coût de la transformation à 29 euros. Quand c’est plus complexe, cela peut monter à 39 ou 49 euros. "Je me paye aussi du plaisir que je procure", poursuit-elle.
Les choses se mettent en place. Virginie Boiteau constate que ses transformations plaisent, qu’il y a un créneau pour cette activité. "Je suis persuadée que cette démarche de recyclage correspond à la lutte contre le gaspillage, qu’elle est dans l’air du temps".
A Vichy ou encore à Gravelines, Virginie Boiteau a participé à deux reprises à la compétition Ironman. Une preuve qu’elle ne manque pas d’énergie ! Elle pourra la consacrer totalement à sa passion de la couture, dans quelques mois, quand l’heure de la retraite aura sonné.