Après le massacre de seize animaux, lundi 29 juillet 2019, à la ferme pédagogique de Méry-sur-Seine (Aube), une cagnotte a été mise en place. Plus de 20.000€ ont déjà été récoltés. La ferme, elle, ne rouvrira pas avant septembre.
Dans la voix de la directrice de la ferme pédagogique de Méry-sur-Seine, l'émotion est bien évidemment encore là, tout comme l'incompréhension, ce mardi 30 juillet 2019, après le massacre de seize de ses animaux dans la nuit de dimanche à lundi. Au lendemain de la désolante découverte, le site panse ses plaies. "Il ne reste que deux poules avec des petits, une truie et deux chèvres. Le jarre devrait être amputé de l'aile à condition qu'il arrive à se mettre sur ses pattes, ce qui n'est pas le cas pour l'instant", explique-t-elle.
Heureusement, tout n'est pas noir. Dès lundi soir, une cagnotte a été mise en place sur internet pour aider la ferme. Et la mobilisation a été au rendez-vous. Quarante-huit heures plus tard, on compte plus de 1200 donateurs pour un total de plus de 20.000€. "C'est énorme. On a tellement de messages de soutient que l'on n'arrive pas à répondre. Ça nous dépasse complètement. Ça fait chaud au coeur", assure Nathalie Kabbani.
Des caméras vont être installées
19.000€ au moins, une belle somme, mais sera-t-elle suffisante ? "On a évalué les pertes avec la valeur des animaux, les dégâts matériels à réparer et la perte de chiffre d'affaire que représente la fermeture au mois d'août à 11.500€. A cela il faudra rajouter des équipements de vidéosurveillance. Nous n'en avions pas et ça ne nous était même jamais venu à l'esprit : un agriculteur installe-t-il des caméras pour surveiller ses vaches dans les prés ? Mais là, ce serait irresponsable de rouvrir sans cela. Même si bien sûr, pour être plus tranquille, on espère que ceux qui ont fait ça seront arrêtés. Les gendarmes sont pleinement mobilisés", développe la directrice.Réouverture au mieux en septembre
Pour l'équipe de la ferme, il est donc déjà temps de penser à la suite. "Des personnes nous ont proposé des dons d'animaux. C'est très gentil mais forcement ça va un peu dans tous les sens. On nous a proposé un âne de 29 ans, d'autres animaux sont à Marseille ou à Toulouse avec donc du transport à prévoir. Il faut que l'on discute pour faire le point sur les espèces que l'on veut. Dans notre ferme, nous n'avions que des animaux protégés. Il ne s'agit pas de se précipiter, on doit faire les bons choix. D'ailleurs une fois que l'on aura récupéré les animaux, il faudra les laisser au moins un mois sans visiteurs pour qu'ils s'acclimatent. Donc quoiqu'il arrive la ferme ne pourra rouvrir, au mieux, qu'au mois de septembre."De nouveaux occupants pour un nouveau départ ? "Grâce à cette élan de solidarité, l'avenir de la ferme n'est pas menacé et s'il reste de l'argent, on va peut-être même pouvoir passer à l'étape supérieur en créant un nouvel enclot ou en installant une poussinière. Avec toujours le même objectif pour nous, faire découvrir ces animaux qui donnent le sourire à tout le monde mais particulièrement aux petits, aux groupes de retraités ou de personnes handicapées qui viennent nous voir", conclut Nathalie Kabbani.
En attendant, l'enquête se poursuit.