INSOLITE. Elle installe ses ruches chez les gendarmes de l'Aube

Mélissa Gouet, apicultrice à Rosières-près-Troyes (Aube), a installé plusieurs des ruches de son entreprise d'apiculture chez les gendarmes. Un échange de bons procédés.

En mai, fais ce qu'il te plaît. C'est donc lors de ce mois que les gendarmes de la caserne de Rosières-près-Troyes ont révélé ne pas seulement protéger la population locale... mais aussi des abeilles.

Depuis 2017, Mélissa Gouet et son compagnon, à la tête de la petite entreprise d'apiculture D'amour et d'abeilles, ont installé des ruches au sein de la gendarmerie. Une petite quinzaine.

Mais pourquoi ? "Les gendarmes cherchaient un apiculteur pour installer des ruches dans leur gendarmerie", explique Mélissa Gouet auprès de France 3 Champagne-Ardenne. "Ils étaient dans une démarche écologique. Plutôt sympa de leur part."

"Avec mon conjoint, on était en train de faire une formation d'apiculture. Donc on a fait le partenariat avec eux, on s'est lancé avec eux, et on a commencé par leur mettre une ruche, puis plusieurs..." Difficile d'évaluer les quantités de miel qui en découlent, tout dépend des années (voir le résumé de l'histoire dans la publication Facebook ci-dessous). 

Le secteur est caractérisé par la présence de champs agricoles. "Donc chaque année, ça change avec la rotation des cultures." On trouve aussi des châtaigniers et des acacias dans les environs. "C'est assez divers, il y a de quoi faire pour les abeilles. Elles sont bien occupées."

Et bien gardées, un argument de poids à une époque où les ruches font l'objet de larçins. "On se retrouve souvent à discuter avec les gendarmes. On n'oubliera jamais qu'ils nous ont lancés à l'époque, parce qu'on n'avait pas du tout de place dans notre jardin." Elle évoque aussi le fait que les gendarmes peuvent paraître intimidants auprès de la population, mais qu'ils restent des voisins et assurent un service public de proximité.  

Pour l'anecdote, chaque année, les abeilles se retrouvent à aller boire dans les gamelles des chiens des gendarmes. "Alors qu'elles ont à boire juste à côté des ruches. Mais on trouve toujours une solution, c'est la nature."

Un couple pas destiné à l'apiculture

Initialement, Mélissa Gouet et son compagnon ont "décidé de changer de mode de vie" au sortir de leurs études (un master de management en économie sociale et solidaire). "On entendait pas mal parler des abeilles, de la biodiversité. On a voulu consommer mieux, faire attention. Mon conjoint m'a proposé une formation tous les deux en rapport avec la nature. Et il a vu que dans tous les départements de France, il y a des syndicats apicoles avec lesquels suivre des formations. Nous, c'était tous les samedis : on allait ouvrir les ruches et on apprenait avec les bénévoles. On a beaucoup appris."

Tout le monde peut apprendre à s'occuper d'abeilles, pour peu de suivre une formation et d'avoir de la place dans son jardin et assez de distance avec le voisinage ("les abeilles sont des êtres vivants"). Les produits proposés par l'entreprise apicole comportent notamment des savons ou des cosmétiques. Elle communique sur les réseaux sociaux, présentant notamment les coulisses de la vie des abeilles sur Instagram (voir vidéo ci-dessous). 

Les abeilles sont d'ailleurs choyées, car elles peuvent avoir la vie dure, hélas. "C'est difficile car elles ont tout contre elles : changement climatique, frelons asiatiques, maladies nécessitant des traitements, pesticides dans les champs... Avec les agriculteurs, on essaye de les maintenir en bonne santé, de prendre soin d'elles." 

Et sans arrêt, l'apicultrice apprend "tout le temps", même des années après sa formation. "Les abeilles sont incroyables. Leur miel, c'est le meilleur médicament qui existe. Ce petit insecte fait des choses incroyables." Et il continuera encore à surprendre, à ne pas en douter.

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