Meurtre de Sophie Lionnet : à la barre, Sabrina Kouider reconnaît des scènes de violence

Sabrina Kouider, accusée avec son compagnon d'avoir tué leur jeune fille au pair, Sophie Lionnet, a avoué ce lundi deux scènes de violence.

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A son procès, la trentenaire, toute vêtue de noire, cheveux de jais tombant sur les épaules, a raconté avoir surpris sa jeune fille au pair, Sophie Lionnet, en train de fouiller dans ses documents, en août 2017. "Je l'ai poussée et j'ai récupéré mes papiers. Je lui ai demandé : qu'est-ce que tu es en train de faire?", a déclaré la Française de 35 ans. Mais "je ne l'ai pas frappée, je l'ai juste poussée", a-t-elle poursuivi.

Sabrina Kouider a évoqué un second incident, survenu dans la cuisine de leur logement dans le sud-ouest londonien en juillet, quelques semaines avant sa mort. Convaincue que Sophie n'avait pas correctement préparé le petit-déjeuner, malgré ce qu'elle affirmait, la mère de famille lui a lancé : "Je suis fatiguée de tes mensonges constants".

Je l'ai poussée, parce que je voulais aller dehors fumer une cigarette

Une de ses amies présente lors de la scène, avait raconté que Sophie Lionnet était tombée à terre, et qu'elle avait cru que Sabrina Kouider, qui s'était emparée d'une chaise, allait la frapper. "Je ne me rappelle pas de l'avoir vue tomber", a déclaré l'accusée, niant avoir voulu lui faire du mal. Elle a assuré que son geste "n'avait eu aucune conséquence" sur sa jeune fille au pair, qui "allait bien".

Selon Ouissem Medouni, surnommé "Sam", elle avait tiré Sophie Lionnet par les cheveux. "Non. Sam ment", a balayé Sabrina Kouider.

Elle a aussi démenti les accusations d'une connaissance de la famille, venue deux fois au domicile de Sabrina Kouider, au rez-de-chaussée d'une maison divisée en deux logements.
Ce témoin avait raconté avoir vu à deux reprises Sabrina Kouider hurler sur Sophie Lionnet, décrivant une jeune fille terrorisée.

Caméras de surveillance

Sabrina Kouider a reconnu lundi qu'elle avait installé des caméras de surveillance dans la maison et qu'elle avait envoyé à son amie des images de Sophie Lionnet prises dans la chambre des enfants. Il ne s'agissait pas de "l'espionner", a assuré Sabrina Kouider, les caméras étaient là pour des raisons de "sécurité".

Elle versait à la jeune fille 50 livres par semaine, plus des "extras", et n'avait "jamais cessé de la payer", a-t-elle par ailleurs insisté.

Française de 21 ans originaire de Troyes, Sophie Lionnet avait été embauchée en janvier 2016 en tant que jeune fille au pair et dormait dans la chambre des enfants, sur un lit superposé.
Son corps carbonisé a été découvert le 20 septembre 2017 par les pompiers dans le jardin du couple.


"Qu'est-ce que j'ai fait ?"

Pour l'accusation, Sabrina Kouider, puis Ouissem Medouni avec elle, avaient développé une obsession pour Mark Walton, le père de l'un des deux fils de Sabrina Kouider et membre fondateur du boys band Boyzone. Au point que la trentenaire avait emmené
Sophie Lionnet, qu'elle accusait d'avoir aidé Mark Walton à abuser sexuellement de membres de la famille, dans un commissariat de police. Mais les policiers n'avaient pas cru à la thèse du complot.

Le couple se livrait à des interrogatoires musclés de la jeune fille, qu'ils enregistraient afin de prouver leurs accusations.
Selon son compagnon et accusé Ouissem Medouni, Sophie Lionnet est morte à la suite d'un interrogatoire que sa compagne aurait poursuivi sans lui dans la nuit du 18 au 19 septembre 2017.

Parti se coucher, il aurait été réveillé par Sabrina Kouider, qui lui aurait montré la victime inanimée dans la salle de bains, en répétant "Qu'est-ce que j'ai fait ?".

Le procès des deux accusés qui a débuté le 19 mars devrait s'achever cette semaine.

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