À Troyes, dans la nuit du 13 au 14 janvier 2020, un véhicule tombe dans la Seine. Le conducteur, âgé de 20 ans, a la vie sauve, tandis que les trois autres passagers meurent noyés. Le procès du conducteur, pour homicide involontaire, s'ouvre au tribunal correctionnel ce mardi 18 mai.
Depuis la nuit du 13 au 14 janvier 2020, trois familles sont endeuillées. À Troyes, cette nuit-là, un véhicule roulant à vive allure, tombe dans la Seine. Le conducteur, âgé de 20 ans, a la vie sauve, tandis que les trois autres passagers, âgés de 19 et 18 meurent noyés. Le procès du conducteur, pour homicide involontaire, s'ouvre au tribunal correctionnel de Troyes le 18 mai à 13h30. Un fait divers qui avait suscité beaucoup d'émotions. Depuis plus d'un an, les trois familles attendent ce procès. L'auteur présumé des faits est, depuis le drame, sous contrôle judiciaire et comparaît libre devant le tribunal correctionnel de Troyes.
Le procès sera donc celui du conducteur, seul survivant de cet accident mortel. Le 14 janvier 2020, à 00h42, les services de police sont requis pour intervenir, chaussée du Vouldy, à Troyes pour un accident de la circulation. Il leur est, à ce moment-là, précisé que le véhicule, une Seat Ibiza, serait tombé dans la Seine. Sur place, les sapeurs-pompiers sont déjà en train d'intervenir dans l'eau munis de matériel de sauvetage. À ce moment-là, ils informent les fonctionnaires de police qu'un des occupants est dans leur véhicule de secours en état de choc et que les trois autres occupants sont piégés dans le véhicule.
Le conducteur, âgé de 20 ans, est soumis à un éthylotest qui s'avérera être positif. Les analyses sanguines révéleront un taux de 1,41 gramme par litre de sang et un dépistage négatif aux stupéfiants. Il racontera aux enquêteurs qu'il roulait sur la chaussée du Vouldy, en venant du centre-ville, qu'en voulant prendre un virage son véhicule n'a pas freiné et qu'il a fini dans la Seine. Après de nombreux efforts, les sapeurs-pompiers parviennent à extraire les trois autres passagers deux jeunes hommes de 19 ans et une jeune fille de 18 ans. Confiés à l'équipe de réanimation cardio-pulmonaire du SAMU, ils ne pourront être sauvés.
L'enquête et notamment l'exploitation des images de vidéo-surveillance montrera que le véhicule avait été vu venant de l'avenue de Chomedey en direction des quais et qu'il roulait à vive allure dans le rond-point manquant, de peu, de se renverser. Le véhicule venant du rond-point Dampierre en direction de la préfecture s'est ensuite dirigé vers le quai du comté Henri pour arriver au rond-point du Vouldy et terminer sa course dans la Seine. Les quatre jeunes adultes revenaient d'une soirée d'anniversaire.
Alcoolisé au volant
Les quatre jeunes étaient arrivés ensemble à la fête vers 22h30. D'après des témoins, l'auteur présumé de l'accident était allé chercher une bouteille de " whisky miel marron ". Ils avaient ramené également du jus de pomme et du coca-cola cherry. A minuit, juste après les bougies et le gâteau d'anniversaire partagé, un des occupants du véhicule demande à rentrer chez lui. Un des témoins aurait alors déconseillé de laisser l'auteur présumé des faits prendre le volant car il avait bu.
La jeune fille de la bande aurait rassuré les convives en leur disant qu'elle conduirait, car elle n'avait rien bu. C'est d'ailleurs ce que les analyses sanguines révéleront. La jeune fille était négative aussi bien au dépistage de stupéfiants qu'à celui de l'alcool.
Alors pourquoi ce n'était pas la jeune fille qui était au volant finalement ? D'après le conducteur, "ils avaient tous convenu que ce serait-elle qui conduirait, mais elle avait dit ne pas savoir conduire un véhicule à boîte de vitesse automatique car elle avait peur". La peur n'aura pas évité le danger et le prévenu conduira donc sa voiture. Durant le procès, les avocats de la partie civile poseront, forcément cette question au prévenu : "pourquoi avoir conduit en état d'ivresse ?" Le prévenu encourt une peine comprise entre cinq et sept ans de prison.
"La famille que je représente espère une peine à la hauteur de la gravité des faits", explique maître Jean Philippe Honnet, l'avocat d'une des familles des victimes. Trois avocats seront présents pour représenter chacune des familles des trois victimes. L'auteur présumé des faits sera également représenté par son avocat. L'audience se tiendra dans un contexte de crise sanitaire. Aussi, la présidente de la cour sera attentive aux nombres de personnes présentes dans la salle.