Troyes : le tanga menstruel, un sous-vêtement pour se sentir bien et sexy pendant ses règles

À Troyes, une jeune entrepreneuse lance sa ligne de tangas menstruels. Une alternative "sexy et éco-responsable" aux culottes de ce type déjà existantes.

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Toutes les femmes connaissent cela. Chaque mois, les règles reviennent : il faut faire le plein de serviettes et de tampons. Et pendant une petite semaine, changer les protections, encore et encore. Il y a bien les culottes menstruelles, utilisées par certaines femmes, mais qui ne satisfont pas tout le monde.

"Les culottes sont grosses, pas sexy, pas belles. Je ne voulais pas porter ça un quart de ma vie", affirme Willo Marchais, entrepreneuse auboise d'adoption, faisant référence à la durée totale des menstruations sur la vie d'une femme. À 22 ans, elle a donc choisi de créer un tanga menstruel, "Malucette" (c'est son deuxième prénom), un sous-vêtement plus découpé que la culotte.
 

"C'est comme si l'on ne portait rien"

Pour lancer son produit, la créatrice, aussi mannequin, a proposé de le faire tester à 40 femmes. Parmi elles, Méloé, pas convaincue par les culottes menstruelles, "qui font grand-mère". "J'ai gardé le tanga de 10 h à 22 h. Je n’ai eu aucun problème, aucune sensation", affirme la jeune femme qui compte bien abandonner les tampons, à l'origine de sécheresse vaginale.
 

Même enthousiasme chez Eeva. Atteinte d'endométriose, une maladie qui provoque des règles abondantes, elle était dubitative quant à l'efficacité du tanga. "Je n’ai pas eu de sensation d’humidité, pas de sensation désagréable, comme je peux l'avoir avec des serviettes", sourit-elle. Une réussite d'un point de vue esthétique également. "Les culottes ou les gros sous-vêtements, ça se voit à travers les jeans. Avec le tanga, [la créatrice Willo Marchais] a fait très fort !" sourit-elle.

La créatrice elle-même confirme : "C’est comme si l’on ne portait rien. On le met le matin, on l’enlève le soir. On est tranquille toute la journée. On peut penser à la vie tout simplement", insistant sur le côté "sexy" du sous-vêtement.
 

Éco-responsable et économique

Dans sa vie, une femme utilise en moyenne 11 000 articles de protections périodiques. Des serviettes et des tampons qui sont de plus en plus décriés : des études révèlent la présence, dans ces produits, de substances cancérogènes comme du glyphosate et du phtalate. Le tanga, lui, est 100 % coton. Au niveau de l'entrejambe, se trouve une protection en fibre de bambou. "La partie absorbante est faite à partir de fibre de bambou, antibactérienne et antiodeurs. C’est pile ce qu’il faut", se réjouit Willo Marchais.

Un sous-vêtement qui, en plus d'être "éco-responsable" car conçu à Troyes, se veut économique. "Le soir, il suffit de le rincer à l’eau claire, le laver à 30 °C et on peut le porter de nouveau le lendemain." À l'heure où certains réclament la gratuité des protections hygiéniques, ce tanga permet déjà de réaliser des économies. "Une femme dépense entre 5 et 15 euros par mois pour les règles. Un tanga c’est 35. Et on considère qu’il va durer minimum quatre ans."
 

Hello les girls ! On a dépassé les 130 pré-ventes sur Ulule en même pas une semaine ?? Nouvel objectif : 200% À 200...

Publiée par Malucette sur Mercredi 23 septembre 2020

 

Une démarche locale


Pour rester dans l'esprit écologique, Willo Marchais a décidé que ce nouveau sous-vêtement serait entièrement confectionné à Troyes, capitale du textile. Le tissu vient d'une entreprise navigant entre Paris et Troyes. Les étiquettes elles-mêmes vont être fabriquées par une société troyenne. La confection, elle, est entièrement réalisée dans la commune de l'Aube, au sein de l'atelier EMO. "C'est un marché assez concurrentiel, mais il y a de la demande. Et là, il y a une vraie niche à prendre en jouant sur le made in France", reconnaît Olivier Garcia, responsable commercial chez EMO.

Le sous-vêtement est disponible en précommande sur la plateforme Ulule. La campagne doit durer jusqu'au 25 octobre. "On a dépassé les 130 pré-ventes en même pas une semaine", peut-on lire sur la page Facebook de Malucette. Pour l'heure, seul le coloris violet est disponible. Mais Willo Marchais songe déjà à donner une suite à son projet.
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