Le ministre de l'Intérieur veut fermer une mosquée "radicale" dans le Bas-Rhin

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a lancé la procédure de fermeture administrative d'une mosquée d'Obernai (Bas-Rhin). Elle est accusée de faciliter "la diffusion d'une idéologie radicale", annonce le ministère ce mercredi 28 septembre.

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La procédure de fermeture administrative d'une mosquée à Obernai (Bas-Rhin), accusée de faciliter "la diffusion d'une idéologie radicale", a été lancée par Gérald Darmanin. L'imam de la mosquée, arrivé en 2017, est "connu pour se livrer à un prosélytisme radical dans le Bas-Rhin depuis une douzaine d'années", a assuré le ministère de l'Intérieur, confirmant une information du Figaro.

Il manifeste "une hostilité évidente envers la société française, multiplie les propos provocateurs et hostiles aux valeurs républicaines et encourage les fidèles dans cette vision radicale", ajoute le ministère à nos confrères de l'AFP.

Dans le détail, il est reproché à l'imam, aux yeux de Beauvau, de "diffuser un islam salafiste", de "légitimer la polygamie", d'"appeler la discrimination à l'encontre des juifs, des homosexuels et des femmes", de "légitimer la violence envers les caricaturistes" et de "se réjouir des attentats avec des propos complotistes" les attribuant à "l'Etat français, islamophobe". 

Une quinzaine de fidèles

Selon nos informations, seule une quinzaine de personnes fréquenterait cette mosquée. La salle située rue de l'abbé Osterlé, au niveau du parking des Remparts, a été mise à la disposition de l'association franco-maghrébine et africaine d’Obernau il y a 15 ans par la mairie. La municipalité avait décidé de récupérer l'usage du site à la fin de l'année.

"C’est un local en préfabriqué fréquenté par une douzaine de personnes. Ils n’ont pas d’imam officiel, une personne s’est érigée ce rôle-là. Et cette personne n’est pas formée du tout, ce qui fait que son discours est en déphasage avec la réalité française", précise Saïd Aalla, président de la Grande Mosquée de Strasbourg et du Conseil régional du culte musulman au micro de France 3 Alsace.

"C’est vraiment navrant d’avoir recours à des personnes qui n’ont aucune compétence religieuse pour pouvoir diriger une prière ou orienter et encadrer spirituellement les fidèles". C’est grave, poursuit-il. On dénonce ce type de propos. Personne n’a le droit de se servir d’un lieu de culte pour proférer ce genre de propos qui sont fermement condamnables". 

Des jeunes radicalisés

Le ministère de l'Intérieur affirme que, sous son influence, plusieurs jeunes fréquentant la mosquée se sont "radicalisés" et que certains ont "quitté la France pour aller étudier dans des écoles coraniques, en Égypte ou au Yémen". L'association gestionnaire de ce lieu de culte est par ailleurs accusée de "cautionner" les "propos" et les "agissements" de cet imam, "qui n'ont jamais fait l'objet d'une quelconque condamnation ou modération" de sa part.

Cette procédure prévoit une phase contradictoire de dix jours pendant laquelle l'association gestionnaire de la mosquée peut faire valoir ses observations, avant une éventuelle fermeture, dont la durée ne peut excéder six mois. "Ces deux dernières années, 23 lieux de cultes séparatistes ont été fermés", a tweeté Gérald Darmanin.

Selon le ministère de l'Intérieur, la France compte 2.623 mosquées et salles de prières. Sur ce total, une centaine, soupçonnées de séparatisme, ont été mises sous surveillance, ce qui a permis le lever les doutes pour une trentaine d'entre elles. Le reste, qui représente une cinquantaine de lieux de culte musulman, reste sous la surveillance du ministère.

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