Bas-Rhin : quatre millions d'euros de budget en moins, les psychiatres de l'EPSAN à Brumath dénoncent une manœuvre de l'Etat

L’Etablissement public de santé Alsace nord (EPSAN) de Brumath devra fonctionner avec quatre millions d’euros en moins dans son budget 2022. Une amputation dénoncée par les psychiatres et une manière déguisée, selon eux, de chercher à réduire les effectifs soignants, dans un secteur déjà sinistré.

Sale temps pour l’hôpital et les structures de soin… En pleine cinquième vague de covid, alors que le monde de la santé est sous tension et les soignants à bout de souffle, les psychiatres de l’EPSAN de Brumath montent également au créneau pour défendre leur spécialité.

Dans un communiqué daté du 17 décembre, le corps médical pointe du doigt l’État et les services de l’ARS, responsables d’avoir raboté de quatre millions d’euros le budget 2022 de la structure. 

"Quatre millions d'euros sur un budget total de 70 ça peut paraître minime. Le problème c'est que 80% de cette somme est consacrée à la masse salariale donc l'effet est bien réel. En psychiatrie, c'est l'humain qui soigne, pas les machines", précise le docteur Philippe Amarilli, signataire de la motion.

Un "moyen déguisé" de réduire les effectifs soignants

La commission médicale d'établissement (CME) accuse ainsi le gouvernement de ne "plus assurer la pérennisation des effectifs soignants, alors même que de nombreux postes […] sont vacants". Cette amputation budgétaire serait en fait, selon le docteur Philippe Amarilli et ses pairs, un moyen "déguisé" de chercher à réduire le personnel de l’EPSAN et d'inciter à restructurer. 

"En clair, l'État nous explique qu'on est en sureffectif, s'indigne Philippe Amarilli. C'est d'autant plus dur à entendre qu'on se bat déjà actuellement pour boucher les trous et qu'on a parfois l'impression de bâcler notre travail auprès des patients."

Le suivi dans les Ehpad: un service menacé?

Ce sont principalement les services de proximité, comme le suivi dans les Ehpad, qui pourraient pâtir de cette diminution de la dotation. "C'est décourageant surtout qu'on vit un contexte difficile avec le covid. En psychiatrie, il est très difficile de faire respecter les gestes barrières. Là, c'est un coup de plus à encaisser", confie Philippe Amarilli.

L'EPSAN est loin d'être le seul établissement concerné par ces difficultés en France. La "psychiatrie publique est une spécialité médicale sinistrée", conclut le psychiatre. A Brumath, on compte près de 1.600 agents, dont 1.100 soignants et une centaine de médecins.

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