Des élèves sans professeur de physique-chimie depuis la rentrée de septembre, "la situation compromet les orientations futures de nos enfants"

Depuis la rentrée scolaire de septembre 2023, sept classes du collège de La Wantzenau (Bas-Rhin) sont sans professeur de physique-chimie. Inquiets, en colère et sans solution, les parents ont déposé une petite annonce sur Internet.

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Le premier trimestre est en train de s’achever. Trois mois sans aucun cours de physique-chimie pour sept classes, soit environ deux cents élèves de la 5e à la 3e du collège André Malraux à La Wantzenau (Bas-Rhin), faute d’enseignant pour pourvoir le poste nécessaire.

"Je n’ai encore eu aucun cours dans cette matière depuis la rentrée", confirme Théo, scolarisé en 3e. On m'a donné quelques cours et quelques exercices, mais je n'ai eu aucune explication ni aucune évaluation dessus." Et cela l’inquiète, alors qu’il doit passer en fin d'année les épreuves du brevet des collèges, parmi lesquelles figure la physique.

Inquiets aussi, les parents ne comprennent pas la situation et disent peiner à obtenir des explications de la part du rectorat et de la responsable de l’établissement. "On nous dit qu’il n’y a aucun professeur remplaçant disponible dans l’académie, qu’il est absolument impossible de payer des heures supplémentaires aux enseignants de l’établissement et que l’enseignement en distanciel n’est pas envisageable", relate Daphnée, l’une des mamans. "Avant les vacances de la Toussaint, on nous a dit que le poste serait pourvu à la rentrée. Et toujours rien. On nous parle maintenant de janvier ou février", se désespère-t-elle.

 

Alors qu’on prône l’égalité des chances, la situation est totalement injuste pour nos enfants

Christelle, maman de deux collégiens

Car l’enjeu est grand pour les collégiens. Il y a le brevet des collèges. Il y aura aussi au mois de janvier, pour les élèves de 3e, les inscriptions pour les lycées, pour certains dans des établissements privés qui sélectionnent sur dossier. "La situation compromet les orientations futures de nos enfants. Si certains veulent suivre des filières de spécialité scientifiques, cela peut mettre en péril leur avenir", soulèvent plusieurs mamans rassemblées devant l’établissement.

Pour pallier cette absence de professeur, certaines familles passent par des petits cours pour maintenir leur enfant à niveau. "C’est un vrai budget, tout le monde n’a pas les moyens. Cela aussi c’est une forme d’inégalité des chances."

Petite annonce sur Internet

Faute de perspectives de la part de l’éducation nationale, les parents réfléchissent à des solutions palliatives, comme l’explique Daphnée. "On en est à se dire qu’on va faire appel à un professeur privé, un jeune étudiant par exemple, pour qu’il donne des cours pendant les heures de permanence. Peut-être dans un local de la mairie."

Pour trouver cet enseignant de substitution, l’association des parents d’élèves a eu l’idée de passer par un site bien connu de petites annonces. "Recherche désespérément prof de physique-chimie", indique le libellé. Trois jours après la mise en ligne, pas encore de réponse. "Mais c’est surtout pour faire le buzz et alerter sur la situation que l’on fait ça", explique Roseline Cartel, présidente de l'association qui a publié l’annonce.

Comme ce professeur de physique-chimie, il manquerait – toutes matières confondues – plus de 400 enseignants dans le département du Bas-Rhin. Les syndicats l’expliquent par le manque d’attractivité de la profession. "Si les jeunes savaient qu’à la fin de leur master, ils avaient un métier sûr dans des conditions de travail correctes avec un salaire décent et une formation solide, il y aurait sans doute plus de candidats", analyse Agathe Konieczka, co-secrétaire de la FSU-SNUIPP(67). Un phénomène qui ne cesse de s'aggraver. L'an dernier, deux élèves sur trois déploraient une absence de professeurs, contre 17% en 2018.

Interrogé sur le problème sur France 3 Alsace dans le 19/20 du 5 décembre, Olivier Faron, le recteur de l'Académie de Strasbourg, s'est engagé à régler la situation dans les quinze jours à trois semaines.

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