Mittelbergheim et Bischwiller, deux communes bas-rhinoises, ont décidé de faire le choix d'un réseau de chaleur avec une chaufferie biomasse. Objectifs : utiliser du bois, une ressource locale, et mieux maîtriser le prix de l'énergie.
La France veut atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Pour relever ce défi, les initiatives se multiplient à différents niveaux. Les petites et moyennes villes contribuent aussi à cet effort. C'est le cas de communes bas-rhinoises. Elles ont fait le choix d'un réseau de chaleur avec une chaufferie biomasse.
À Mittelbergheim, les pannes de l'ancienne chaudière à fuel sont de l'histoire ancienne. Depuis deux ans, les bâtiments municipaux, l'église, l'école et sept logements sont chauffés au bois, grâce à cette installation. C'est en 2020 que le village de 600 habitants a décidé d'investir dans une chaufferie biomasse alimentée par du bois broyé et séché. Un système de télégestion permet de réguler la température et d'éviter de trop consommer.
"On a plus de 100 hectares de forêt, c'est du bois qui est mal en point, qu'il faut enlever. Ce sera une solution qui nous permettra, sur le long terme, de chauffer et d'être autonome", indique Marie-Josée Cavodeau, la maire.
L'investissement de 860 000 euros est pris en charge à 75% grâce aux différentes aides de l'Etat, du Grand Est et du département. L'Ademe et la Région encouragent cette transition énergétique. Elles ont mis en place un programme d'accompagnement et de financement à destination des collectivités.
"L'idée, c'est d'avoir une visibilité sur le prix de l'énergie dans la durée. Parce que c'est une ressource locale, que l'on maîtrise, alors que l'énergie fossile est soumise aux cours mondiaux, aux fluctuations. On sait qu'il y a de plus en plus de tensions sur cette énergie-là", constate Jérôme Betton, directeur Grand Est de l'Ademe.
À Bischwiller, le nouveau réseau de chaleur alimente l'équivalent de 3000 logements grâce à 13 kilomètres de tuyaux enterrés. Pendant l'hiver, 3 à 4 camions viennent livrer quotidiennement les plaquettes forestières issues des environs.
Grâce aux deux chaudières à bois, 96% de l'énergie produite est désormais renouvelable, une troisième chaudière au gaz n'est là qu'en cas de secours. "En principe, si tout marche normalement, nous n'aurons que 4% de recours au gaz pour compléter les deux chaudières à biomasse. Et nous avons dans le contrat des clauses d'indexation du prix qui restent très limitées, puisque normalement, nous ne devrions pas augmenter de plus de 1,5% sur la partie biomasse", explique le maire Jean-Lucien Netzer.
Pour encourager la prise de conscience de la population, la municipalité a lancé un financement participatif qui a rapporté 228 000 euros. De consommateurs, les habitants sont devenus des actionnaires très impliqués.