Ouverte depuis 2020 à la Meinau, l'Alsace Esport Arena est dédiée au gaming. 180 m² de surface, une vingtaine d'ordinateurs haute performance et huit consoles de jeux : aguerris ou non, les gamers peuvent venir s'y entrainer et disputer des tournois de sports électroniques.
Processeur AMD Ryzen 7 3700X, Carte mère Gigabyte B450 Aorus Pro ou encore Ecran Aorus 240hz (F125F) : comment ? Vous ne frissonnez pas? C'est que vous ne faites pas partie de la communauté de e-gamers, ces passionnés de jeux vidéos.
A Strasbourg, ils ont accès depuis 2020 à un club esportif innovant, conçu par des joueurs et pour des joueurs : l'Alsace Esport Arena.
Installé dans la Plaine des Bouchers à la Meinau, ce bâtiment abrite un espace de 180 m² dédié au gaming et doté de 21 ordinateurs haute performance, 8 consoles et une fibre dédiée.
Geeks et non geeks sont les bienvenus
A l'origine de cet espace, deux jeunes hommes : Quentin Naegelen, ex-joueur professionnel Trackmania & Counter-Strike 1.6 et vainqueur de la coupe du monde des clubs en 2008 avec Begrip et Pierre Schmidlin, ex-joueur professionnel Trackmania et double vainqueur coupe du monde des clubs en 2010 & 2011 avec Ubiteam.
Avec cette arène, leur ambition est simple : proposer un lieu qu'ils auraient rêvé d’avoir à leurs débuts, "un vrai centre entièrement dédié aux équipes, aux joueurs et à tous les acteurs qui gravitent autour".
Anthony Jacobciano assure la communication du lieu : "on a des gens qui viennent se poser sur des consoles et des PC pour jouer un peu. On organise aussi des tournois sur tout type de jeux (Valorant, League of legends). On propose aussi des stages d'apprentissage avec des professeurs d'anglais qui viennent aider les petits. Il y a aussi des stages encadrés par des coachs reconnus".
On peut jouer à l'heure mais le club propose aussi un abonnement mensuel de 49 euros offrant du gaming en illimité sur PC et console et simulateur.
Devenir professionnel
Casque sur les oreilles, Vincent, 17 ans, joue en Valorant. Pâtissier de métier, il pratique huit heures par jour avec en ligne de mire : être professionnel. L'Alsace esport Arena, il s'y est abonné il y a tout juste un mois. Depuis, il est là chaque jour : "je viens ici parce que c'est plus convivial et que les ordinateurs sont puissants. Si je veux devenir un jour professionnel, je dois beaucoup m'entrainer".
Dans la salle dite "bootcamp", une série d'ordinateurs ultrapuissants. Elle est régulièrement louée par des équipes qui viennent s'exercer. Les yeux rivés sur les écrans, un groupe de Suisses emmené par Joël Sequeira, Jokozz de son pseudo, a privatisé la salle d'entrainement pour le week-end : "on est venu s'entrainer en France parce qu'ici, et notamment à Strasbourg, le esport est beaucoup plus développé qu'en Suisse. Notre équipe est nouvelle, il y a donc beaucoup de choses à travailler".
En Suisse, Joël Sequeira est semi-professionnel. Il travaille comme assistant vétérinaire pendant huit heures par jour. De retour chez lui, il s'entraine deux à trois heures le soir en équipe à raison de trois fois par semaine. A cela s'ajoute un entrainement individuel. Au total, il passe au minimum 12 heures par semaine face à ses écrans.
Il est soutenu par une structure qui l'accompagne mentalement et physiquement mais il n'est pas payé. Son but : passer en professionnel car il le sait, les meilleurs peuvent encaisser entre 5 et 10.000 euros par mois. Il en est encore loin.