Fermeture d'Heineken à Schiltigheim : les salariés, sous le choc, sont en grève "pour marquer le coup"

Au lendemain de l'annonce par la direction d'Heineken de la fermeture de son site alsacien de Schiltigheim (Bas-Rhin), qui compte 220 salariés, un mouvement de grève a été lancé ce mardi 15 novembre. Les salariés veulent ainsi manifester leur désarroi, alors que la plupart d'entre eux veulent en priorité négocier au mieux la fin de l'histoire.

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Rares sont ceux qui croient encore au combat pour sauver le site. La plupart des salariés présents ce mardi matin devant l'entreprise, en grève au lendemain de l'annonce de la fin d'Heineken en Alsace, le sont surtout pour témoigner du choc subi et faire part de leurs inquiétudes. Chercher un peu de soutien aussi, de la part par exemple des automobilistes qui passent en klaxonnant dans la rue Saint-Charles, à l'entrée de l'immense site de 12 hectares.

Ils sont une trentaine devant les grilles au petit matin, et seront relayés par leurs collègues de l'après-midi, puis en soirée. Une journée de grève "pour marquer le coup", avec une priorité : pas de "grabuge", pas de violence. Le calme, pour pouvoir entrer en discussion sereinement avec la direction et négocier un plan social à la hauteur.

Car jeunes ou plus expérimentés, tous craignent pour leur avenir. "J'ai un crédit pour une maison depuis deux ans, soupire Damien, embauché en 2018. Bien sûr, je suis plus jeune que d'autres, je trouverais peut-être plus facilement du travail, mais la période est tellement compliquée, avec le coût de l'énergie, des carburants, de l'alimentaire..."

Laurent lui, brasseur depuis 22 ans, est proche de la retraite, et pense aussi à ses jeunes collègues. "J'en ai encore formé un tout récemment. Qu'est-ce que je peux lui dire aujourd'hui? Le coeur n'y est plus... On s'est investi sur ce site, on a toujours été innovants... On se sent dégoûtés, anéantis, trahis... C'est brutal !"

C'est une trahison, brutale, sans empathie. On s'est donné à fond pour sortir de bons produits, innovants. Maintenant, il faut que tout se passe bien, dans le calme, pour obtenir quelque chose des discussions avec la direction.

Laurent, 22 ans d'expérience chez Heineken.

Lui qui se qualifie lui-même de "doux rêveur" croit encore que l'entreprise ne doit pas fermer, qu'il faut essayer de trouver une solution pour sauver des emplois ici. Mais il est l'un des seuls. Beaucoup pensent surtout à leurs difficultés à retrouver du travail et à leurs conditions de départ. "On a des familles, on est installé ici, explique Patrick, 22 ans d'expérience lui aussi. On ne pourra pas tous être requalifiés sur les autres sites du groupe, à Mons ou Marseille... Trois ans avant une fermeture, c'est très long, trop long... Il faut trouver une porte de sortie plus vite..."

La cité des brasseurs perd son dernier site industriel

Patrick a déjà connu la fermeture de la brasserie Fischer en 2008, rachetée par Heineken, où il a pu sauver son emploi. Il vit là un peu plus encore durement la fin de "Schiltigheim, cité des brasseurs". Après Adelshoffen en 2000, Schutzenberger en 2006 et Fischer en 2008, c'est la dernière brasserie industrielle de la ville qui se retire.

Un projet de microbrasserie est évoqué pour conserver un site de production pour les bières Fischer. Et la brasserie Storig poursuit l'aventure depuis 2005. Mais l'histoire des brasseurs schilikois, qui remonterait au XIVe siècle, ne tient désormais plus qu'à un fil.

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