Passionnée par la mode, la Haguenauvienne Elsa Ritter a pris conscience de l'impact de l'industrie textile sur l'humain, les animaux et l'environnement. Après avoir mis fin à ses achats excessifs, elle s'est lancée dans la conception d'une gamme de sacs à main et pochettes fabriqués à partir de peau de raisin.
Tout commence en 2020 durant le Covid. Elsa Ritter découvre à travers divers documentaires l'impact de l'industrie textile sur les hommes, les animaux et l'environnement. Un constat : "le cuir détruit l'environnement". Ni une, ni deux, la jeune Haguenauvienne de 28 ans décide de quitter le monde de l'hôtellerie-restauration dans lequel elle évoluait pour se lancer dans la conception de sacs à main.
Première étape : chercher des matières alternatives au cuir animal, plus respectueuses des travailleurs, des animaux et de notre planète. C'est en Italie qu'elle trouve son bonheur auprès d'une start-up qui transforme les peaux, tiges et pépins de raisin en faux cuir. "Une fois séchés et broyés, les résidus de raisin sont mélangés à de l'huile végétale et du polyester recyclé" explique Elsa Ritter qui s'est tournée vers une entreprise implantée dans le Tarn pour faire fabriquer sa maroquinerie. C'est ainsi que la marque Lérisa est née.
La fabrication est faite à la main par des artisans français. L'extérieur des pièces est en peau de raisin, la doublure est à base de plastiques repêchés dans les océans via la société Seaqual, les cordes sont en chanvre et la colle utilisée pour l'assemblage est végétale. Exit, donc, les produits chimiques.
"Un mètre carré de peau représente 2,5 kilos de marc" sachant que l'Italie produit des millions d'hectolitres de vin. Pour l'Alsacienne, il était intéressant de s'appuyer sur ces restes pour concevoir une gamme de sacs plus écologiques qui "émettent entre 67 et 95% de CO2 en moins" par rapport à un produit comparable. Elle travaille également avec la plateforme Reforest'action qui s'engage à planter un arbre pour chaque commande passée auprès de la créatrice.
Commercialisée depuis deux ans, sacs et pochettes séduisent celles et ceux qui veulent consommer autrement et un peu plus "local". Les sacs à main sont vendus entre 325 et 380 euros, comptez 55 à 95 euros pour les pochettes.
Plus d'une centaine de sacs ont été vendus. Et même si cela n'est pas suffisant pour en vivre pour le moment, Elsa Ritter est contente d'avoir franchi le pas et réfléchit déjà au développement de sa marque.