Le projet de monument mémoriel, installé à Schirmeck, en hommage aux morts et disparus alsaciens et mosellans de la Seconde Guerre mondiale et a été dévoilé ce mardi 8 novembre par la région Grand Est. C'est le cabinet d'architecte Benoît Zeimett, basé à Epernay et Paris qui a remporté l'appel d'offres.
Il était depuis longtemps attendu le projet de monument mémoriel, hommage aux morts et disparus alsaciens et mosellans de la Seconde Guerre mondiale. Il a finalement été dévoilé par la région Grand Est ce mardi 8 novembre au mémorial de Schirmeck où il prendra place.
C'est le cabinet d'architecte Benoît Zeimett basé à Epernay dans la Marne et à Paris qui a emporté l'appel d'offres. Il a travaillé en étroite collaboration avec l'agence Scenografia et la muséographe Martine Thomas-Bourgneuf.
Le bâtiment présenté se veut un lieu d'hommage pédagogique et interactif. A l'intérieur, les noms de quelques 36.000 Alsaciens et Mosellans morts durant la Seconde Guerre mondiale défileront sur une paroi. Un dispositif immersif pour rendre hommage à ces hommes et femmes, incorporés de force, soldats français, juifs, résistants. Seuls ont été exclus les engagés volontaires dans les forces nazies.
"Nous avons un projet qui a réussi à mêler la recherche scientifique à la dimension humaine et émotionnelle, à relier l'histoire à la mémoire", explique Jean Rottner, le président de la Région Grand Est, financeur de ce monument.
36.000 noms, 36.000 histoires de vie
Le visiteur qui se rendra ainsi à Schirmeck pourra cheminer entre le monument consacré spécifiquement aux morts de cette guerre, entrer dans ce monument, volontairement sombre, puis en ressortir pour monter vers le mémorial, ouvert depuis 2005 et consacré à l'histoire de cette région tiraillée d'un côté et de l'autre du Rhin, entre 1870 et les lendemains de la seconde guerre mondiale.
36.000 noms donc défileront, dans ce monument, activés par le visiteur, acteur de l'hommage. Parmi ces noms, morts pour la France, on peut tomber sur Alfred Simon, Colmarien, incorporé de force en 1942 alors qu'il n'a que 23 ans. Sans doute envoyé sur le front de l'Est, il revient 8 jours pour la naissance de son fils en 1944 puis est porté disparu, mort sur le territoire polonais, où sa dépouille est finalement inhumée.
Des histoires de vie pour réaliser l'étendue de l'horreur vécue pendant ces heures sombres de l'histoire de la région. "Le visiteur rencontrera des visages, des histoires singulières d'hommes et de femmes qui ont façonné notre histoire et pourra honorer la mémoire des morts et disparus en s'appropriant leurs destins", ajoute Jean Rottner.
Un projet de longue haleine puisqu'une première ébauche avait eu lieu en 2017 avec l'idée d'un mur des noms, sur lequel devait figurer les 52.000 morts Alsaciens et Mosellans et qui avait fait polémique suite à une tribune de l'universitaire Philippe Breton, qui craignait de voir figurer côte à côté victimes et bourreaux sans aucune mention.
Le monument finalement choisi devrait recevoir ses premiers visiteurs en 2024, pour les 80 ans de la libération. Son coût est estimé à 1,88 millions d'euros.