C'est l'Alsace Insolite ! Têtes de mort, photographies de morts, assiette en uranium, squelettes d’animaux et de fœtus, masques mortuaires, momies… bienvenue dans l’atelier funèbre de Betschdorf (Bas-Rhin).
Hadrien Thuillas se définit comme un artisan brocanteur. Depuis l'enfance, il est attiré par l’univers de la musique metal et par les films d'horreur. Il commence à accumuler des objets insolites liés à la mort en 2009 et monte petit à petit un extraordinaire cabinet de curiosité, sans doute l'un des plus beaux et des plus grands en Alsace.
Aujourd’hui, il possède plus de mille objets extraordinaires et étonnants, ainsi qu’une étonnante collection de photographies originales de Clémentine Delait, la célèbre femme à barbe d’Épinal (Vosges). Son premier désir était "d'acheter une vraie tête de mort". Mais il se rend compte que la législation interdit formellement la vente de restes humains ou de squelettes d’animaux protégés. Damned !
Alors Hadrien va se lancer dans une formation de maquillage, de cinéma et d'effets spéciaux. Il veut créer lui-même tous les objets dont il rêve et qu’il ne peut pas s'acheter : squelettes de fœtus malades, momies péruviennes, tête de girafe ou d’animaux exotiques. Désormais, il les fabrique lui-même à l'identique. Des objets uniques qui ressemblent à s’y méprendre aux vrais : de vrais œuvres d'art. Il pousse le vice du réalisme jusqu’à utiliser ses propres cheveux ou son propre visage pour reproduire les objets : c’est saisissant de vérité et effrayant.
"Je suis banni"
Sa collection comporte aussi bien des objets factices que des vrais. Mais impossible de faire le distinguo. Il nous met sur la voie : "à l’origine, le cabinet de curiosité était des souvenirs rapportés par les explorateurs aux XVIIIe et XIXe siècles. Tout ce qui concerne les voyages, les masques mortuaires, les photos post-mortem, les objets anciens sont vrais. Tout ce qui est interdit à la vente par la loi est faux."
Mais même les gendarmes et les réseaux se trompent. Dénoncé par le voisinage, la maréchaussée débarque pour saisir le squelette de la tête de girafe. "Ils ont éclaté de rire quand je leur ai montré comment je la faisais". Hadrien explique qu’il a été radié de nombreux réseaux sociaux pour avoir voulu montrer son travail en photographiant ses têtes de mort : "je suis banni".
Il met parfois son talent au profit de certains magasins qui "veulent des décorations funèbres, les tatoueurs notamment". Actuellement, il travaille sur la reproduction de plusieurs moulages du musée des maladies de peau : horriblement génial.
L'atelier funèbre d'Hadien Thuillas est un lieu privé. Il se visite sur rendez-vous et est occasionnellement ouvert lors des fêtes populaires qui se déroulent à Betschdorf.
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