Les premières miches campagnardes sont sorties du four communal de Goersdorf-Mitschdorf (Bas-Rhin) il y a quelques semaines. L'idée étant de permettre à tout le monde de venir apprendre à faire son pain traditionnel au levain naturel et de le cuir sur place.
Au cœur du village, les flammes crépitent. Autour du four, certains des initiateurs du projet et des villageois venus faire leur pain. Les premières miches campagnardes sont sorties du four communal de Goersdorf-Mitschdorf, il y a quelques semaines. Depuis, chacun peut venir dans ce village des Vosges du Nord pour découvrir les gestes techniques indispensables à la fabrication du pain au levain naturel, sa cuisson au four traditionnel et s'approprier le plus précieux outil de travail : le temps.
Alors que les uns tentent de maîtriser le feu à l'extérieur, le boulanger, lui nous attend pour confectionner notre pain. Et tout est prêt : sel, levain, eau, et un mélange de farines. Philippe Helbringer connaît son affaire. Nous commençons par réaliser notre pétrin qu'il faut laisser reposer au moins une heure. Le temps d'apprendre que la pâte au levain naturel existe depuis 8000 av. J.-C., qu’elle a été progressivement abandonnée après la Seconde Guerre mondiale au profit de la levure qui fermente plus rapidement. Mais depuis le début des années 2000, ce pain de campagne est revenu à la mode, en particulier pour son goût inimitable.
Après le repos, place au découpage. "On coupe la pâte en deux pour obtenir quatre petites miches. On va faire des tours d'étirement et de pliage jusqu'à donner une structure au pain.
Le pain doit être joliment lissé sans être déchiré" explique le boulanger.
J'aime avoir de la pâte dans mes mains
Christa Pfohl, participante
Pour les participants, un vrai bonheur. "C'est un retour dans le passé, j'aime faire de la pâtisserie, j'aime avoir de la pâte dans mes mains, j'aime le contact avec la farine. J'aime cela, tout simplement", raconte Christa Pfohl avant d'aller avec son panier en osier renfermant son pain vers le four qui a atteint la bonne température. Là encore, c'est une histoire de temps : il faut deux heures pour atteinte les 250-300 degré nécessaires.
Devant le four, Jean-Bernard Lagas, adjoint au maire (SE), fait un test. "Je vérifie si le four est à bonne température. Je jette la farine dans le four. Si elle brûle, c'est que le four est trop chaud. La farine doit rester visible dans le four". Pour lui, ainsi que pour l'ensemble de la municipalité, ce four communal doit permettre de cuire son propre pain comme autrefois, mais aussi "de tisser du lien social dans le village, de favoriser les rencontres entre les habitants."
Après 45 minutes de cuisson, le temps est venu de sortir les miches du four. Place à la dégustation. Les ateliers sont ouverts à tous sur inscription.