La gendarmerie nationale lance une grande consultation auprès des maires ainsi qu’une application dédiée, « Gend’élus ». La démarche vise à rapprocher le gendarmes des élus locaux et de leur proposer des services à la carte en matière de sécurité.
Lors des dernières élections municipales de 2020, un maire sur deux disait ne pas vouloir se représenter, selon une étude du Cevipof, l’observatoire de la vie politique française. Parmi les raisons de la désaffection pour la fonction, la grande solitude que peuvent ressentir certains édiles face aux problèmes d’incivilité, d’insécurité ou de conflits dans leur commune.
Pour qu’ils se sentent moins démunis, la gendarmerie nationale lance l’opération #PrésentsPourLesElus. Un dispositif destiné à rapprocher ces différents acteurs de terrain, souvent implantés en milieu rural et confrontés aux mêmes problématiques, mais qui parfois se connaissent mal ou se côtoient peu.
"Certains maires peuvent avoir des problèmes, des besoins qui ne nous remontent pas, alors qu’il est de notre devoir de là pour les aider, explique le Général Jude Vinot, qui commande les gendarmes d'Alsace et du Bas-Rhin. Nous sommes dans une démarche de redevabilité : nous devons savoir ce que les maires attendent de nous pour pouvoir adapter au mieux nos actions."
Afin d’évaluer au plus près les besoins, une grande consultation est menée en ce mois de janvier à travers tout le territoire. Dans le Bas-Rhin, les maires des 505 communes situées en zone gendarmerie (sur 514 dans tout le département, les autres étant en zone police) viennent ainsi de recevoir un questionnaire.
Le document comprend 14 questions ouvertes (voir le document ci-dessous). Parmi celles-ci : « Estimez-vous que la gendarmerie est assez présente sur votre commune ? », « comment évaluez-vous le sentiment d’insécurité de vos administrés ? », « quelles sont les principales problématiques sur votre commune ? » Les maires peuvent ainsi remonter tous les problèmes que leur commune rencontre au quotidien.
La consultation est ouverte jusqu’au 31 janvier. Une fois les réponses traitées, les gendarmes enfileront leur costume de consultants en matière de sécurité publique pour proposer des solutions sur-mesure aux élus : "on va leur rappeler qu’on peut les aider face à l’installation de gens du voyage ou lors de conflits de voisinage parfois compliqués, détaille le capitaine Jean-Luc Hermal, officier de communication des gendarmes du Bas-Rhin. On pourra aussi leur conseiller d’installer un lampadaire dans une zone sombre, une barrière pour empêcher le passage de deux-roues, ou de s'équiper de vidéosurveillance si cela s’avère nécessaire."
Il faut que les maires se sentent moins démunis,
qu'ils sachent que nous sommes là pour eux.Gal Jude VinotCommandant des gendarmes d'Alsace et du Bas-Rhin
En parallèle de ce diagnostic « à la carte », les maires vont aussi disposer d’une application, « Gend’élus ». Disponible pour l’heure uniquement sur Android, elle leur permet d’avoir à portée de main toutes les informations utiles : annuaire des brigades du secteur, dépôt de plainte simplifié, memento des législations, guide des conduites à tenir dans certaines situations, liaison directe avec le tchat de la brigade numérique accessible 7 jours sur 7, 24h sur 24.
Dans ce souci de rapprochement, la gendarmerie envisage de mener une grande consultation similaire, avec la population cette fois.