Au nord de Strasbourg, la mairie de Schiltigheim (Bas-Rhin) restera fermée au public ce mercredi 4 décembre 2024. Pour la maire, il s'agit de sensibiliser à l'importance d'un service public de proximité, mis en danger selon elle par le budget 2025.
Devant la mairie de Schiltigheim (Bas-Rhin), la porte reste fermée ce mercredi 4 décembre. À l’intérieur, le personnel est au travail, mais le public ne peut pas s'y rendre. Un choix de la maire écologiste Danielle Dambach, qui a décidé de mener une opération "ville morte", soutenu par l'opposition.
"C'est surprenant", reconnaît l'édile. "Mais néanmoins, l'activité est là ! Les gens vont au travail, vaquent à leurs occupations. Mais la mairie est fermée. Et par ce geste très symbolique, nous voulons montrer que le service public, ce n'est pas automatique", continue-t-elle devant le bâtiment.
Sous le barnum situé en bas des marches de la mairie, Danielle Dambach explique les raisons de cette action inédite. "Sans deniers publics, sans aide de l'État, nous n'y arriverons plus", se désole-t-elle, en référence aux coupes budgétaires demandées par Paris aux collectivités locales selon le projet de budget.
D'après les projections de l'équipe municipale, 650 000 euros en moins seraient demandés au budget de sa commune en 2025 sur sa section de fonctionnement. "C'est beaucoup, comme si je ne faisais pas fonctionner ma police municipale toute une année ou si je fermais le périscolaire et l'accueil en cantines", compare la maire.
L'opposition fait corps avec l'équipe municipale
Par ailleurs, la majorité au conseil municipal est également suivie par l'opposition schilikoise ce mercredi matin. "Il y a des moments où on peut voter ensemble !", plaide Christian Ball, élu d'opposition de droite. "J'ai plein de divergences avec Danielle Dambach et on n'est sûrement pas d'accord sur les économies réelles à faire. Mais là où on est réellement d'accord, c'est pour dire qu'il y a d'autres économies à faire que de les faire porter sur les collectivités locales."
"Les gens n'en peuvent plus de la politique. Pourtant, ils sont proches de leurs élus locaux et de cette écoute de terrain. C'est aussi de l'emploi ! Parce que les collectivités locales font vivre leur bassin d'emploi en faisant bouger leurs villes", continue l'élu "Schilick pour tous".
Si le gouvernement suivant sera mieux ? Je n'en suis pas sûre
Danielle DambachMaire (EELV) de Schiltigheim
Cette problématique s'inscrit dans un contexte politique très tendu, où les motions de censures déposées par le Nouveau Front Populaire (NFP) et le Rassemblement national (RN) à l'encontre du gouvernement Barnier doivent être étudiées ce mercredi. "Le gouvernement est sur un siège éjectable, on le sait bien. Néanmoins, qu'est-ce qui va suivre derrière ? Une nouvelle forme d'austérité ? Très certainement. Si le gouvernement suivant sera mieux ? Je n'en suis pas sûre", lance Danielle Dambach.