En réponse aux économies de 5 milliards d'euros prévues par le projet de loi de finances 2025, largement supportées (2,2 milliards d'euros) par les Départements, le président de la Haute-Marne a annoncé vendredi après-midi mettre en vente "tout ce qui nous appartient et que l'on n'occupe pas" et en premier lieu la préfecture et les sous-préfectures.
C’est une annonce choc qui a été faite vendredi 18 octobre par le président Les Républicains du Conseil départemental de la Haute-Marne. Alors que le gouvernement dirigé par Michel Barnier prévoit de faire 5 milliards d’euros d’économie en 2025 dont un effort de 2,2 milliards demandé aux Départements, Nicolas Lacroix a annoncé la mise en vente de plusieurs bâtiments propriétés de l’institution qu’il préside.
"Je vous propose de vendre tout ce qui nous appartient et que l'on n'occupe pas, en premier lieu la préfecture", ont ainsi entendu les conseillers départementaux réunis en commission permanente ce 18 octobre. "Je vous propose également de vendre les deux sous-préfectures. On héberge les sous-préfets sans loyer depuis trop longtemps", a ajouté Nicolas Lacroix.
Je vous propose de vendre la préfecture. Je vous propose également de vendre les deux sous-préfectures. On héberge les sous-préfets sans loyer depuis trop longtemps.
Nicolas Lacroix, président du Conseil Départemental de la Haute-Marne
Le Président du Département de la Haute-Marne a alerté sur la menace que le projet de loi de finances fait peser sur les Conseils départementaux. "Plus de 80 Départements seront en difficulté en 2025", a-t-il rappelé en soulignant que la Haute-Marne n’est pas épargnée par le serrage de ceinture. "L'annonce faite dans le cadre du PLF coûterait 7,5 millions d'euros au Département de la Haute-Marne. 7,5 millions d'euros que nous n'aurions pas dès le budget 2025 [...] C'est évidemment intenable", a poursuivi l’élu.
Nicolas Lacroix et ses équipes ont donc fait une estimation du montant que pourrait rapporter la vente de biens immobiliers. "Il faut trouver 50 millions d’euros dans les années qui viennent", a-t-il dit, ajoutant "quand l’Etat ne nous respecte plus, il faut bien trouver des solutions". La solution, c’est donc de mettre en vente également "le palais de justice, le tribunal judiciaire, la résidence où on héberge le secrétaire général de la préfecture à Chaumont, la gendarmerie de Chaumont, la gendarmerie de Bologne, celle de Chalindrey, de Saint-Dizier, de Joinville, de Nogent, de Châteauvillain", a ainsi listé le Président de la Haute-Marne.
Quand l’Etat ne nous respecte plus, il faut bien trouver des solutions.
Nicolas Lacroixprésident du Conseil départemental de Haute-Marne
Conscient que "le gouvernement actuel hérite d'une situation désastreuse après sept ans de quoi qu'il en coûte décomplexé", Nicolas Lacroix refuse que les collectivités locales soient "désignées comme les coupables des dérives de l’État". Le déficit public pourrait atteindre 6,2% du PIB en 2025, "soit 50 milliards de décalage par rapport aux prévisions du précédent gouvernement", a rappelé Nicolas Lacroix dans son exposé. "Les Départements [...] subissent une asphyxie historique voulue par l'État, entraînant pour de nombreux départements l'impossibilité de faire face à leurs obligations et le risque de se retrouver d'ici la fin décembre en cessation de paiement."
La mise en vente de ce patrimoine immobilier sur le site Le Bon Coin est avant tout une mesure symbolique initiée par plusieurs présidents de Départements ces derniers jours. "Certains vont penser que c’est de la communication, ça l’est un peu parce qu’il faut provoquer l’électrochoc", a justifié Nicolas Lacroix pour qui "fragiliser nos départements, c’est fragiliser nos territoires".