Jour de grève pour les salariés d'Alstom, décidés à mettre la pression sur leurs dirigeants et le gouvernement pour qu'une alternative à la fermeture du site de Belfort soit trouvée. Une vingtaine de salariés de Reichshoffen ont rejoint leurs collègues à Saint-Ouen pour manifester devant le siège.

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Sur le site d'Alstom, à Reichshoffen, pas de banderoles, ni de piquets de grève. Les représentants syndicaux ont eux aussi pris le train pour rejoindre leurs collègues belfortains à Saint-Ouen, au siège de l'entreprise, où ils étaient appelés à se rassembler à partir de 11h.

Les salariés d'Alstom se sont donnés rendez-vous à Saint-Ouen, devant le siège de l'entreprise, pour manifester. ©FRance 3 France-Comté

Les salariés restés sur place, en Alsace, sont appelés à débrayer à chaque fin de poste, ce qui permettra d'échelonner la grève tout au long de la journée.
Nous connaîtrons demain le taux de participation des salariés alsaciens, qui sont 876 à Reinchshoffen.

Le point sur la mobilisation du site alsacien de Reichshoffen avec Grégory Fraize ©France 3 Alsace

Cette journée de grève et de manifestation a été organisée pour essayer de peser sur les discussions qui ont lieu actuellement entre les dirigeants et le gouvernement pour éviter la fermeture du site historique de Belfort, annoncée le 7 septembre dernier.

Les représentants syndicaux ont rencontré hier leur PDG, Henri Poupart-Lafarge, qui a annoncé "le gel du transfert des activités de Belfort vers Reichshoffen". "Une rencontre pour rien", ont réagi les syndicats, qui attendent désormais le prochain comité de groupe européen, le 4 octobre, pour connaître la décision définitive d'Alstom.


A Saint-Ouen, vote unanime d'un droit d'alerte


"On est là, vivants, on va se battre": plusieurs centaines de salariés d'Alstom en grève, dont 300 de l'usine de Belfort, ont manifesté bruyamment ce mardi 27 septembre au siège du groupe à Saint-Ouen, alors que le gouvernement poursuit les discussions pour tenter de sauver l'usine. Au son des cornes de brume, des sifflets et des klaxons, les "Alsthommes", --un millier selon la CGT--, en vestes gris et rouge siglées "Alstom" ou portant des chasubles de couleur, affichaient tous un autocollant "Non à la fermeture", un message répété sur une grande banderole accrochée aux grilles.
Les 300 salariés venus de Belfort se sont rendus à Paris par un TGV spécialement affrété - un "symbole"-, une cinquantaine d'Ornans (Doubs) les ayant rejoints à Besançon, mais aussi des salariés d'autres sites (Valenciennes, La Rochelle, Le Creusot, Reichshoffen). Preuve que "tous les sites d'Alstom sont solidaires", estime Marion Faverger, ingénieure au bureau d'études de Belfort depuis huit ans. "Le premier en situation critique, c'est Belfort mais tous sont menacés". 
Le but de cette journée est "de dire qu'on n'est pas morts, qu'on est encore là et qu'ils ne vont pas nous jeter comme ça", explique Florian Jardinier, délégué Force ouvrière à Belfort, où plusieurs milliers de personnes avaient manifesté le samedi précédent pour soutenir "les Alsthommes".
L'intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) a appelé à la grève les 9.000 salariés du groupe en France pour défendre le berceau historique du constructeur où 400 emplois sur 480 sont menacés, et plus généralement "le maintien de tous les sites Alstom Transport en France". Évoquant une "sous-charge globale de 30% sur l'ensemble des établissements", l'intersyndicale estime qu'ils sont tous "menacés" et "tous les salariés concernés". Le Comité central d'entreprise a d'ailleurs voté ce mardi à l'unanimité un droit d'alerte économique sur la situation du groupe en France et le lancement d'une expertise, avant de suspendre la réunion. A Saint-Ouen, une délégation a été reçue par la direction.

Mise en garde du Medef


Le constructeur a annoncé le 7 septembre vouloir transférer la production de locomotives de Belfort à Reichshoffen, commune alsacienne située à 200 kilomètres. Il prévoit de conserver dans la cité franc-comtoise seulement de la maintenance. Pour le faire revenir sur cette décision, l'exécutif cherche les moyens d'apporter "des commandes" au groupe. En coulisses, le gouvernement a mis la pression sur la SNCF, priée de conclure au plus vite une négociation avec Alstom pour l'achat de six TGV pour la ligne Paris-Turin-Milan. 
Le patron du Medef Pierre Gattaz a mis en garde mardi le gouvernement contre la tentation de passer des commandes "électoralistes" au groupe, estimant que cela ne résoudra "pas durablement" le "problème".
A sept mois de l'élection présidentielle, l'avenir du site de Belfort est devenu un enjeu politique, d'autant que l'État possède 20% du capital d'Alstom. François Hollande a fait de son maintien un "objectif".


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