Le village de Neuwiller-lès-Saverne détient le plus grand nombre de cigognes blanches d'Alsace par rapport au nombre d'habitants. Mais cette densité de population entraîne une féroce bataille pour obtenir les meilleurs nids.
À Neuwiller-lès-Saverne (Bas-Rhin), elles sont partout : sur le couvent, les cheminées, les bâtiments publics ou même les arbres coupés. Le 29 janvier, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), s'est rendue sur place pour organiser son comptage annuel des cigognes blanches. Résultat : 41 nids ont été identifiés dans le village.
C'est un de plus qu'en 2023, ce qui en fait la commune la plus peuplée par l'espèce par rapport à son nombre d'habitants (1 100). De quoi ravir les administrés. "C'est beau la cigogne quand même avec ses longues pattes rouges. Il y a une élégance chez cet oiseau", glisse une habitante.
Il y a quelques années pourtant, le village ne comptait qu'un seul nid. À l'image de l'Alsace, la population de cigognes blanches augmente d'année en année. Le dernier comptage de la LPO sur le territoire, en 2021, avait identifié 1 413 nids alors que l'espèce était en voie d'extinction il y a tout juste 50 ans.
Crise du logement
Selon le président de la LPO d'Alsace, Yves Muller, si les cigognes ont choisi le village de Neuwiller-lès-Saverne comme habitat fétiche, c'est grâce à des conditions favorables : "Les cigognes ne s'installent que si elles peuvent trouver des nids bien sûr, mais aussi de la nourriture. La forte présence ici des cigognes signifie que l'écosystème est riche, donc c'est une chance. En plus, elles ne dérangent pas contrairement à d'autres villages", expliquait-il à nos confrères de France Bleu Alsace en 2021.
Mais ce petit paradis à cigognes blanches se remplit à toute allure : "Pour trouver un nouveau site de nidification, il faut chercher, explique Yves Muller, les places sont rares et chères". De quoi créer des tensions au sein de la communauté des cigognes blanches de Neuwiller-lès-Saverne. "Elles se chamaillent et se prennent les branchages d'un nid à l'autre", raconte le président de la LPO. De là à dire qu'elles se traitent de noms d'oiseaux...