Bas-Rhin : débouté de sa demande de requalification en CDI après 177 contrats d'intérim chez Kronenbourg à Obernai, il va faire appel

Les prud'hommes de Saverne se sont prononcés ce mardi 1er février : ils ont débouté Radah M. de sa demande de requalifier en CDI ses 177 contrats d'intérim effectués chez Kronenbourg sur une durée de 30 ans. Son avocate annonce qu'ils vont faire appel.

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C'est un coup de massue, même si cette décision n'est pas vraiment une surprise. Radah M., intérimaire chez Kronenbourg à Obernai durant 30 ans, a accumulé 177 CDD avant de prendre sa retraite. Il a été débouté ce mardi 1er février, de sa demande de requalifier ces contrats en CDI devant le conseil des prud'hommes de Saverne. En cause : le caractère saisonnier de ces contrats et une potentielle discrimination. 

Son avocate, Nicole Radius a tout de suite précisé qu'ils allaient faire appel de cette décision. Radah M. n'était pas présent lors de l'audience aujourd'hui, trop affecté par cette procédure. "Je pense que c'est particulièrement violent pour mon client dans la mesure où on dit qu'il n'y a aucune discrimination, réagit plutôt remontée Nicole Radius.

Sa parole n'a pas été entendue!

Est-ce qu'il y a un équilibre des débats? ça m'interroge. Comment se fait-il qu'au sein de la société Kronenbourg, zéro salarié au nom à consonnance maghrébine n'a été embauché à la production à Obernai. On est en train de replacer mon client à l'endroit où il était, c'est-à-dire qu'il n'a pas de valeur, sa parole n'a pas été entendue".

Ce n'est d'ailleurs pas tout à fait lui qui est à l'origine de la plainte. Un ami, salarié de Kronenbourg l'a mis en contact avec Nicole Radius pour qu'elle prenne en charge son dossier. Radah M. a commencé à travailler chez Kronenbourg en 1992, cumulant les contrats de courte durée sans jamais réussir à se faire embaucher.

Kronenbourg se félicite de la décision des Prud'hommes de Saverne

Dans un communiqué la direction de Kronenbourg a aussitôt réagi à cette décision. L'entreprise "tient à rappeler le caractère saisonnier de son activité de brasseur, conforté par la convention collective qui permet le recours à des contrats de saison durant une partie de l’année. Par ailleurs, Kronenbourg réfute totalement les allégations de discrimination et de racisme, à l’instar de ses représentants du personnel, et réaffirme qu’elle n’a pas été, et ne sera jamais, à l’origine de tels faits à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise".

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