Samedi 8 juin, à la mi-journée, une centaine de caravanes se sont installées sur un terrain prévu pour une grande rencontre de beach hand à Sélestat. Un arrêté d'expulsion a été pris par la préfecture, mais un recours a été déposé par les itinérants. La situation est source de beaucoup de déception.
À Sélestat, les sportifs, les habitants et la mairie préparent la fête depuis un an. 135 équipes et 3000 personnes attendues pour une rencontre de beach hand (handball sur sable) le week-end des 15 et 16 juin.
Mais samedi 8 juin, vers la fin de matinée, un événement imprévu a tout stoppé net. L'équivalent de quatre terrains de football, prévu pour accueillir les épreuves, a été envahi par une centaine de caravanes.
Pour l’organisateur de la rencontre, c'est "de la déception, de la frustration et un peu de colère aussi, il faut le reconnaître." Guillaume Bobbé travaille à ce rendez-vous sportif et festif depuis un an. "C'est une grande tristesse de voir tout ce travail accompli pendant un an perdu. Sur le plan administratif, logistique, sportif, obtenir les autorisations, les services de sécurité et la Croix Rouge, préparer les équipes, les arbitres… il y a énormément de choses à faire pour un événement de cette ampleur."
Dès samedi, il s'est tourné vers les autorités, "On s'est mis en contact avec les services de la Ville. On n'a pas cherché à négocier par nous-même, on est un club de hand. On leur a fait confiance et on a vu qu'ils ont tout essayé pour trouver un arrangement."
Un arrêté d'expulsion a finalement été pris lundi matin par la préfecture, obligeant les contrevenants à quitter les lieux dans les 24 heures, mais une demande de recours a été déposée par ces derniers. Recours qu'il faut examiner, ce qui prend du temps.
Pas de report possible
"Jusqu'ici, on n'a jamais eu de problème" souligne l'organisateur sportif. "Mais là, on a vu le temps passer, il a fallu prendre une décision concernant la rencontre sportive. On avait même réfléchi à déplacer les tonnes de sable ailleurs, mais en termes de coût et de temps, on ne pouvait pas y arriver", regrette l'organisateur.
De son côté, le maire de Sélestat, Marcel Bauer, est dépité. Les négociations n’ont apparemment pas porté de fruits et le sentiment d'être démuni prédomine chez l'élu. "La loi est mal faite" dit-il. "Il est inacceptable que des caravanes et voitures se mettent sur des terrains de foot. En ville, on les verbaliserait, mais ici, non. Ils prennent le courant, l’eau, on leur a demandé d’enlever les poubelles, mais ils ne trient pas les déchets. Ces terrains, on les bichonne pour que les sportifs puissent y faire leurs matches. Là, tout est dévasté, il faudra du temps pour les remettre en état. J’estime inacceptable qu’on ne puisse pas leur imposer ce qu’on impose à tout citoyen classique. C’est de l’irrespect et on est démunis."
Les organisateurs ont également tenté de reporter la rencontre, "mais c'était trop compliqué de faire revenir les prestataires, les bénévoles, les partenaires, les équipes de sportifs, les services de secours, très sollicités dans les semaines à venir."
Le plus grand tournoi du Grand Est
Ce tournoi de beach hand est le plus grand du Grand Est. D'autres existent, mais sur les plages du littoral. Pour tous les participants, c'est une déception, pour les professionnels un chiffre d’affaires perdu, pour les organisateurs, de l'argent déjà versé, à hauteur de 20 000 euros. Un manque à gagner donc, mais aussi une grande déception pour tous les participants qui ne pourront pas venir : "On ne pourra pas connaître cette joie de vivre de ce week-end. On ne se retrouvera pas avec toutes les équipes pour ces deux jours de jeux."
En 2025, ce sera la 20ᵉ édition. Tous, à Sélestat, espèrent qu'elle pourra se tenir sur le Grubfeld, la zone de loisirs, comme prévu.