Sobero, l'appli pour arrêter de boire, cartonne dans le monde entier

Contrôler et maîtriser sa consommation d'alcool, en toute discrétion, est possible depuis le début 2023, grâce à l'application "Sobero". Les utilisateurs la plébiscitent et les créateurs se félicitent.

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Contrôler et maîtriser sa consommation d'alcool en toute discrétion, grâce à une application, est possible depuis début 2023. Après neuf mois d'existence, "Sobero" est utilisée par près de 10 000 personnes, et "Sober Oktober" (Octobre sobre) en vogue dans les pays anglo-saxons, va sans doute augmenter encore le nombre d'utilisateurs.

Ne pas boire du tout, ou boire beaucoup moins, est l'objectif de ceux qui utilisent l'application mobile de la plateforme strasbourgeoise de santé numérique, Kwit.

Geoffrey Kretz, le cofondateur, s'est spécialisé dans la lutte contre les addictions et les conduites addictives. Fort de l'expérience de son application pour arrêter de fumer, il fait maintenant un tabac avec celle pour se désintoxiquer de l'alcool. "L'application compte près de 10 000 utilisateurs. Beaucoup sont Français, mais à notre grande surprise, il y a aussi beaucoup de Canadiens et de Suisses." indique Geoffroy Kretz.

Chacun y va librement, à son rythme et sans jugement

Oser parler d'une addiction à ses proches ou à des professionnels n'est pas simple, alors apprendre à gérer le problème, et s'en sortir, grâce à une application sur un téléphone, peut sembler idéal.

Chacun est libre de faire son suivi, à son rythme et sans jugement. Avec cette application, l’utilisateur peut commencer à s’autocontrôler et à se réguler. "Au début, on pensait toucher seulement les dépendants légers, mais on se rend compte avec les retours des utilisateurs que ce sont des personnes qui souffrent déjà d'une addiction moyenne à forte."

Selon Santé publique France, environ 25% d’entre nous dépasseraient les seuils recommandés. Mais s'arrêter du jour au lendemain et se mettre en état de manque violent, n'est pas la solution, alors l'application sert de support et de coup de main pour s'arrêter progressivement.

"On commence tous les jours avec une phrase d'encouragement" explique le cofondateur de l'application. "Nous proposons ensuite des exercices à faire et d’autres activités pour développer les compétences psychosociales des utilisateurs."

Concrètement, les exercices leur apprennent à dire "non, je ne veux pas boire", à mieux communiquer leur choix, à prendre conscience de la situation et à augmenter la confiance en eux-mêmes. Ils apprennent aussi à gérer leur stress autrement, en faisant des exercices écrits ou en lisant simplement. "En fin de journée ils notent comment s'est passé leur journée et le nombre de verres consommés. Ils ont aussi la possibilité d'échanger avec des experts."

L'équipe de Kwit qui a créé "Sobero" (contraction de "sobre" et "hero") a constaté que les utilisateurs sont très engagés et s'inscrivent dans les groupes de soutien. Ils peuvent aussi échanger avec des experts. "Les symptômes de manque du sevrage doivent être suivis et l'accompagnement médical recommandé" précise Geoffrey Kretz.

Anonyme de A à Z

Les utilisateurs s'inscrivent avec des pseudonymes et préservent ainsi leur identité. Certains boivent entre 10 et 50 verres ou chopes de 25cl par semaine, alors ne pas avoir à révéler ce problème, si l'entourage ne s'en est pas aperçu ou n'en parle pas, est un soulagement.

"Nous allons encore améliorer l'application, en fonction de leurs retours, même si tout est anonyme, nous avons leurs retours d'expérience."

L'addiction à l'alcool crée une situation de détresse et l'alcool fait partie des facteurs à risques pour certains cancers. La société en prend de plus en plus conscience et des boissons alternatives apparaissent. La participation massive des citoyens à Dry January (passer le mois de janvier à "sec", c’est-à-dire sans boire d'alcool) en témoigne.

10 euros par mois pour arrêter de boire

L'abonnement à Sobero est de 10 euros par mois. Un service de taille rendu à la société. Plutôt que de dépenser des centaines d'euros par an, pour boire de l'alcool en grande quantité, les utilisateurs de l'application injectent un peu d'argent dans l'abonnement, afin de suivre leur consommation et apprendre à mieux gérer leurs comportements sociaux par rapport à l'alcool.

Goeffrey Kretz est ravi de la prise de conscience individuelle et collective et de la régulation qui découle de leur application. Mais beaucoup de travail reste à faire. Ses trois associés de la Start'up Kwit et leurs quatre salariés peuvent encore développer de nombreuses applications.

Les addictions ne manquent pas : outre le tabac et l'alcool, les jeux, le sucre, les addictions au porno, les troubles de l’alimentation... la liste est longue. 

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