Dès le 1er janvier 2024, tous les ménages devront disposer d'une solution leur permettant de trier leurs déchets biodégradables. À Strasbourg, la municipalité a pris de l'avance en équipant dès 2022 plusieurs quartiers de près de 700 bornes de collecte pour transformer ce compost en gaz ou en engrais.
Les épluchures de patates dans la poubelle bleue ? C'est bientôt terminé. Dans les rues de Strasbourg, beaucoup ont vu fleurir des bornes de collecte de déchets alimentaire depuis octobre 2022. Au nombre de 700, sur les 1.800 qui seront installés d'ici 2025, ils permettent à chaque habitant de la Ville de disposer d'une solution pour trier ses détritus.
La municipalité a ainsi pris de l'avance sur une mesure de la loi "anti-gaspillage pour une économie circulaire" qui obligera chaque ménage français à disposer d'une solution pratique de tri de leurs biodéchets, et entre autres leurs déchets alimentaires pour les transformer en compostage.
La mise en place de ces bornes avait déjà débuté avant 2022 dans les communes de moins de 10.000 habitants de l'Eurométropole. Dans la capitale alsacienne, c'est le quartier de Cronenbourg qui a eu le droit à son premier container de biodéchets à l'automne 2022. Pour faciliter la collecte et le tri, la mairie a distribué, dans les rues concernées, un bio-seau et des sachets compostables à chaque ménage.
Une borne de collecte à moins de 250 mètres
Pour Annie Dornstetter, habitante de Cronenbourg, c'est devenu un réflexe. "C'est un changement au début. On oublie parfois en mettant les épluchures dans la poubelle, puis on s'y habitue vite", affirme-t-elle après avoir déposé ses restes de concombres dans un bac dédié situé sur son balcon.
La réduction des déchets et la démarche écologique ne sont pas les seules motivations de cette Strasbourgeoise. "Depuis que l'on a cette collecte, j'ai réduit l'achat de mes sacs-poubelles en plastique. J'en achète trois fois moins car ce sont les épluchures qui prennent le plus de place", ajoute-t-elle.
Plusieurs nouveaux quartiers de Strasbourg, comme Hautepierre et Koenigshoffen, s'y mettent et les habitants sont ravis. "C'est une bonne chose, de plus j'ai vu que la borne était en bas de chez moi, c’est pratique", se réjouit une Strasbourgeoise. En effet, chaque habitant aura un bac de tri pour ses biodéchets à moins de 250 mètres de son domicile. Pour trouver le sien, le site internet de l'Eurométropole les recense à chaque rue de votre quartier.
Réduire de moitié les ordures
Au contraire du tri sélectif des emballages qui représente une tâche parfois difficile pour plusieurs ménages, peu d'erreurs sont commises dans celui des biodéchets. "Sur les premières observations, nous sommes à moins de 2% d'erreurs. On peut parfois trouver des éponges, de spots de yaourt ou des sacs plastiques non compostables. Mais c’est un projet qui prend bien et tout le monde joue le jeu", explique Ariane Bussard, cheffe de projet déchets alimentaires.
Pour ne plus se tromper, un mode d'emploi est disponible sur le site internet de l'Eurométropole. Les restes de repas, de fruits et légumes et coquilles d'œufs sont par exemple compostables, mais les huiles végétales, les laitages et les restes de viandes et d'os ne le sont pas;
L'objectif pour Strasbourg, et les communes de l'Eurométropole, est de transformer ces déchets alimentaires et compostables en biogaz par un processus de méthanisation. Une autre partie sera valorisée en tant qu'engrais dans les champs.
L'autre mission pour la Ville est de réduire de moitié le volume des ordures ménagères collectées. Un challenge alors que chaque habitant en France produit en moyenne 354 kg de déchets par an, selon l'Agence de la transition écologique.