Affaire Naomi Musenga : "j'ai juste lancé l'alerte sur les réseaux", témoigne Ann-Ly Anangue

Depuis lundi, "l'affaire Naomi" est dans tous les journaux, sur toutes les ondes et la blogosphère. Sans la tenacité d'Ann-Ly Anangue et d'autres internautes, le sort tragique de Naomi Musenga n'aurait peut-être jamais eu cette portée. 

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[Article modifié le 11 mai à 23h15 avec ajout du tweet de @ANNLEEONE]
Si le magazine alsacien Hebdi a été le premier à parler de la tragique histoire de Naomi Musenga, et France 3 Alsace le premier média traditionnel à réaliser un reportage le 7 mai, cette affaire connaît un immense retentissement grâce au travail acharné d’Ann-Ly Anangue sur les réseaux sociaux et auprès des médias.


Entre la soirée du vendredi 4 mai et le dimanche 6 mai, cette Strasbourgeoise n’a eu de cesse de mobiliser les utilisateurs de Twitter pour que cette information ne soient pas reléguées aux oubliettes. Pourtant, Ann-Ly Anangue, ne connaissait il y a encore une semaine, ni Naomi ni sa famille. Depuis, cette photographe de mode fait partie du Collectif "Justice pour Naomi Musenga".


"Vendredi soir, je tweetais tout en regardant la télé, quand je vois passer un tweet d'une jeune fille qui demande si on a entendu parler de cette histoire ? Elle met un lien vers un enregistrement. Il n’était pas encore fait mention du magazine Hebdi".

"En écoutant cet enregistrement, j'étais horrifiée, j'en ai pleuré"

La jeune femme utilise un moteur de recherche avec différents mots-clés pour essayer de comprendre. "Je tombe sur un seul article, celui d'Hebdi, et constate que personne d'autre n'en parle. Je suis outrée, choquée, et me dis qu’il faut que tout le monde parle de cette affaire".  Le lendemain (samedi), Ann-Ly partage l'article d'Hebdi sur Twitter "en demandant aux gens d'écouter l'enregistrement et de le partager au maximum". Elle essaie aussi d’alerter les médias, "à les mentionner, les contacter, les relancer".


Mais rien ne se passe. "Je pense qu’au début, certains médias avaient un peu peur de relayer une fausse information, sans en savoir plus". Mais pour elle, pas de doute. "J'ai eu l'intime conviction qu'il ne pouvait pas s'agir d'une fake news. J'ai entendu Naomi et j'étais certaine à 2000% que c'était une vraie info". 

Son tweet fait mouche. De très nombreux internautes se mobilisent pour le partager, dont la cousine de Naomi. "Je suis entrée en contact avec elle en lui demandant comment on pouvait l'aider. Elle m'a dit, pour le moment, on vous demande juste de partager un maximum, pour que les médias en parlent. Puis les médias se sont réveillés et ont commence à me poser pas mal de questions".

"À la même période, beaucoup de gens ont commencé à dire que c'était une fake news. Je ne voulais vraiment pas qu'ils pensent cela et arrêtent de partager. J'ai demandé à la cousine de Naomi de me mettre en relation avec sa mère". Ce qu'elle a fait. "J'ai dit à sa maman que je suis juste une citoyenne française qui est tombée sur l'article et essaie de tout faire pour que les gens en parlent. Et que c'était en train de marcher, que les médias voulaient en parler, mais qu'il fallait que je trouve un moyen de leur expliquer que cette histoire est vraie. Il me fallait plus d'informations, de détails possibles."


La mère de Naomi l'a met ensuite en relation avec Louange, l'un des soeurs de Naomi. "On s'est rencontrée et c'est comme ça que j'ai commencé à faire connaissance avec la famille Musenga".

"J'ai juste lancé l'alerte mais sans toute la mobilisation des gens sur Twitter, tout cela n'aurait pas été possible"

Pour Ann-Ly Anangue, l'affaire Naomi concerne tout le monde, car "tout le monde est touché par des problèmes en milieu hospitalier. Chacun se reconnaît dans l'histoire de Naomi. Il y aussi l'enregistrement, qui vous prend aux tripes, vous ne pouvez que vous identifier à elle." "Cette histoire est en train de dépasser le simple fait de cet enregistrement ignonble, ce n'est plus que le combat de Naomi, c'est celui de la Nation".

Depuis Ann-Ly a mis ses activités professionnelles entre parenthèses, pour "soutenir la famille". Et s'indigne "de savoir que certains internautes et groupes obscures essaient de salir cette mobilisation et cette solidarité avec un message négatif, en diffusant lâchement les images du personnel du Samu, des opératrices, qui ont peut-être aussi le droit de demander pardon et d'être pardonnées".

Son engagement se poursuit désormais au sein du collectif  "Justice pour Naomi Munsega", qui rassemble de plus en plus de personnes. Une marche blanche, "première étape pour sa mémoire avant d'obtenir la vérité et la justice", sera organisée mercredi 16 mai à 17h30 à Strasbourg. "Un recueillement en hommage à Naomi et pour partager le deuil de la famille".
 

 

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