Affaire Sophie Le Tan : ce que l'on sait de la découverte de son corps démembré en forêt

Cinq jours après la découverte du corps démembré de Sophie Le Tan en forêt de Rosheim, la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, a dévoilé de nouveaux éléments sur la découverte du corps de l'étudiante.

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Ce lundi 28 octobre, à 16h30, Yolande Renzi, la procureure de la République de Strasbourg, a tenu une conférence de presse, cinq jours après la découverte du corps démembré de Sophie Le Tan, cette étudiante portée disparue depuis le 7 septembre 2018, alors qu'elle allait visiter seule un appartement à Schiltigheim.

 

La forêt de Rosheim

La découverte a eu lieu entre les communes de Rosheim et de Grendelbruch, un secteur connu des promeneurs. "Il y a des tumulus identiques à celui-là dans la zone qui est parcourue par un certain nombre de promeneurs depuis treize mois", précise la procureure. La zone concernée de la forêt de Rosheim "n’avait pas fait l’objet de recherches faute de correspondance suffisante avec les éléments des enquêteurs. Les zones fouillées s’étendaient sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Les enquêteurs ont travaillé sur des données téléphoniques qui donnent un lieu d’émission et pas un lieu précis", précise Béatrice Brun, la directrice de la DIPJ. À l’époque, "250 militaires avaient participé à des fouilles, dans des forets à proximité de Rosheim", rappelle la procureure.
 

La découverte d'un crâne

Dans la matinée du 23 octobre, "un groupe de promeneurs de la même famille a découvert un crâne, posé à même le sol. Ce crâne a pu être sorti par un animal de l'entrée où il se trouvait", déclare la procureure de Strasbourg. "L’examen des ossements par un médecin légiste et par un anthropologue avait déjà permis de conclure que ce crâne est celui d’une femme, vraisemblablement jeune, et très vraisemblablement d’origine asiatique".
 

L'ADN d'une dent à confirmer

Si les ossements ont prouvé que le corps retrouvé était bien celui de Sophie Le Tan, "l'extraction, qui est en cours, de l'ADN de l'une des dents retrouvées sur le crâne est particulièrement longue, et est rendue beaucoup plus difficile que les autres analyses. Et aujourd'hui, je n'ai pas les résultats de l'ADN. Mais les prélèvements sur les ossements dévoilent que c'est elle", précise la procureure.

 

Un fémur sectionné 

Non loin du crâne, la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Strasbourg et la section de recherche ont constaté "un tumulus, un amas de terre comprenant à son sommet une fosse d'environ cinquante centimètres de profondeur, recouverte de branchages et de pierres", déclare la procureure. "À l'intérieur de la fosse, un squelette incomplet. Dans sa partie inférieure, un morceau de bassin supportant seulement une tête de fémur", poursuit la procureure. La tête du fémur présente "ce que les experts appellent une section instrumentale. C'est une section nette et franche réalisée avec un instrument qu’il reviendra aux experts de déterminer la nature. Ce n’est pas l’œuvre d’un prédateur". À la question d'un journaliste concernant l'implication ou non du suspect Jean-Marc Reiser, chez qui une scie avec des traces de sang avait été retrouvée, la procureure répond que "parler d’une scie est prématuré".

 

Aucun lien établi "pour l'instant" avec Jean-Marc Reiser

À ce stade de l'enquête, "je n'ai aucun élément qui relie directement ce décès à Jean-Marc Reiser, [le principal suspect mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration]. L'expertise pour connaître l'outil et la manière dont la victime a été tuée va prendre plusieurs semaines". S'avancer sur son cas serait "violer le secret de l'instruction", ajoute Yolande Renzi. Pour l'instant, le suspect nie toujours son implication dans la mort de la jeune femme.

Les circonstances et la date de la mort de Sophie Le Tan restent encore à déterminer. La procureure "en appelle à la vigilance de chacun pour qu'on permette aux enquêteurs d'effectuer ce traval minutieux de recherche de ces indices dans les meilleures conditions qui soient".
 
 
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