Allemagne : comment le Bade-Wurtemberg, région frontalière avec l'Alsace, lutte contre le moustique tigre

Le moustique tigre a été vu pour la première fois en Alsace en 2014, et de l'autre côté du Rhin, à Fribourg en 2015. Il est très surveillé des deux côtés du Rhin, pour contrôler sa progression. Les larves sont régulièrement détruites.

 

C'est un insecte sous surveillance rapprochée : le moustique tigre (Aedes Albopictus, de son nom latin) est présent en Alsace depuis 2014, et depuis 2015 dans le Bade-Wurtemberg voisin. Depuis, les Alsaciens et les Badois procèdent tous les ans à des campagnes de destruction de ses larves. Ils vont régulièrement dans les communes concernées pour compter les moustiques à rayures blanches et tiennent à jour une carte de sa présence dans notre région.

Sur cette carte interactive, en rouge les communes où le moustique tigre est apparu entre 2014 et 2017 (et où il est toujours présent en 2020), en orange les communes où le moustique tigre est apparu entre 2017 et 2020, et en jaune deux villes où il est peut-être présent (enquête en cours) :
 
Pas question de le laisser se reproduire sans rien faire : il est le vecteur de certains virus comme la dengue, le chikungunya et le zika (virus surtout présents en Asie ou en Amérique). "Avec des étés de plus en plus chauds, ce moustique se plaît bien dans la région du Rhin supérieur", explique Dirk Reichle, directeur scientifique du KABS (Kommunale Aktionsgemeinschaft zur Bekämpfung der Schnakenplage, syndicat intercommunal de lutte contre la propagation des moustiques). "Notre mission, c'est de contrôler et de maintenir sa population au niveau le plus bas."

Contrairement à la lutte contre les moustiques autochtones, qui se fait quand une grosse chaleur suit un épisode de pluie forte et une montée des eaux du Rhin, la lutte contre le moustique tigre se fait régulièrement, tout au long de l'année. De petites quantités d'eau dans les jardins et sur les balcons peuvent suffire à la ponte de la femelle. Il est d'autant plus compliqué d'éradiquer les larves dans ses conditions. "Pour l'instant, on observe que le moustique tigre est présent à des points précis sur la carte, pas encore sur des surfaces très étendues. Notre espoir, c'est d'arriver à ce que cette situation perdure, pour éviter une prolifération incontrôlable", dit Dirk Reichle.

En France, les associations délivrent beaucoup d'informations à destination des particuliers, les invitant à vider les coupelles, pots de fleurs et arrosoirs qui se remplissent d'eau quand il pleut, pour éviter les eaux stagnantes. Les communes et les assocations peuvent aussi pulvériser un bacille, le BTI (Bacillus thuringiensis israëlensis), qui détruit les larves de moustiques et empêche donc leur éclosion. 
 


Cette solution est également proposée aux particuliers des villes du Bade-Wurtemberg qui sont membres du réseau de lutte contre les moustiques KABS. Des comprimés sont ainsi mis gratuitement à disposition des habitants, à dissoudre dans les bacs de récupération d'eau de pluie ou toute eau stagnante qui ne peut être protégée par des moustiquaires.

Dans le région du Rhin supérieur, un financement européen permet aux acteurs français et allemands d'informer les citoyens des moyens de lutte contre la prolifération du moustique. Dans le post ci-dessous daté du 30 juillet, le projet Interreg TIGER demande aux habitants de vider les récipients contenant des eaux stagnantes, pour éviter le développement des nymphes et des larves :
 
Les employés du KABS font aussi régulièrement des campagnes de destruction des larves de moustique, en demandant l'accès à des jardins ou des terrains privés, pour agir dans les zones de prédilection du moustique tigre : les zones urbaines et périurbaines. Les habitants des zones concernées sont invités aussi à la vigilance : ne pas laisser d'eau stagner est le meilleur moyen de lutter contre la reproduction du moustique tigre, dans les outils de jardins, les coupelles, les gouttières.
 

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