Les magistrats antiterroristes ont terminé leurs investigations, selon l'AFP qui cite une source proche du dossier, samedi 12 novembre 2022. Un délinquant multirécidiviste et fiché S avait tué cinq personnes et blessé dix autres.
Des magistrats antiterroristes étaient chargés de l'information judiciaire sur l'attentat du marché de Noël de Strasbourg du 11 décembre 2018 qui avait fait cinq morts et dix blessés. Leurs investigations sont maintenant terminées, selon une information relayée par l'AFP, samedi 12 novembre 2022.
Une source judiciaire proche du dossier a confirmé à l'agence de presse que l'avis de fin d'information a été rendu le 3 octobre et notifié aux parties.
Dorénavant, les mis en cause et les parties civiles peuvent fournir des observations et demander des actes. Le parquet national antiterroriste dispose d'un délai d'un mois pour former ses réquisitions définitives avant la décision finale des magistrats antiterroristes sur la tenue d'un procès éventuel.
Attaque très violente en plein marché de Noël
Le 11 décembre 2018, peu avant 20h, Chérif Chekatt, délinquant multirécidiviste de 29 ans et fiché S pour radicalisation islamiste, avait pénétré, armé d'un vieux revolver et d'un couteau, dans l'enceinte surveillée du marché de Noël, en plein centre de Strasbourg.
Il avait tué au hasard cinq hommes en déambulant dans les rues et blessé dix autres personnes.
Parvenant à s'échapper en taxi, après avoir été blessé par des militaires, il avait été tué par la police quarante-huit heures plus tard dans un quartier du sud de Strasbourg où il avait grandi. Une vidéo d'allégeance au groupe Etat islamique avait ensuite été retrouvée sur une clé USB qui lui appartenait.
Cinq mis en examen
A ce jour, cinq personnes sont toujours mises en examen dans ce dossier, selon la source judiciaire précitée, soupçonnées d'être liées à la fourniture d'armes en possession du tueur. Un ami et ancien codétenu de l'assaillant, est poursuivie pour "complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et se trouve toujours en détention provisoire, selon la même source.
Les quatre autres personnes, en liberté sous contrôle judiciaire, sont principalement mises en cause pour association de malfaiteurs terroriste et des infractions à la législation sur les armes. Trois de ces personnes sont des hommes issus d'une même communauté de gens du voyage sédentarisée. Aucun n'appartient à la sphère islamiste et tous ont affirmé au cours de l'enquête n'avoir eu aucune connaissance du projet de Chérif Chekatt.
En décembre 2021, une source proche du dossier avait indiqué à l'AFP qu'au moins 78 personnes étaient considérées comme victimes de l'attentat de Strasbourg, incluant les proches des cinq personnes décédées, les victimes blessées et celles qui restent encore très choquées par l'attentat.