Attentat du marché de Noël de Strasbourg. "15 minutes d'enfer, face à la mort", vive émotion au cours de la cérémonie d'hommage

Cérémonie du souvenir à Strasbourg, ce lundi 11 décembre. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, la préfète du Bas-Rhin et plusieurs élus ont rendu hommage aux victimes de l'attaque terroriste. Il y a cinq ans, cinq personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées dans cet attentat.

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Ne pas oublier les nombreux morts et blessés de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg (Bas-Rhin). C'est le but de cette cérémonie qui se tient place de la République, ce 11 décembre, cinq ans jour pour jour après le drame. Elle réunit notamment des représentants du gouvernement et des élus.

Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, et Patricia Miralles, secrétaire d'État aux Anciens combattants, représentent le gouvernement. Ils sont accompagnés de la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, mais aussi de Jeanne Barseghian, maire (Europe Écologie-Les Verts) de Strasbourg. À noter, la présence de son prédécesseur de l'époque (Parti Socialiste), Roland Ries.

L'hommage se déroule en plusieurs temps, et en plusieurs lieux. Il se termine ce soir, par un concert organisé au palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg. Plusieurs victimes ont tenu à faire le déplacement.

Un souvenir toujours douloureux

Parmi elles, il y a Mustapha, chauffeur de taxi. Il se souvient parfaitement du déroulé de cette attaque. L'homme avait été mis en joue dans son véhicule, par Cherif Chekatt. Après avoir commis ces meurtres, l'assaillant lui avait ordonné de le conduire au Neudorf. "J'ai été pris en otage lors de l'attentat. 15 minutes d'enfer, face à la mort : comment voulez-vous vous en sortir sans séquelles ? C'est impossible", relate-t-il d'une voix chevrotante.

Il affirme souffrir d'un "stress post-traumatique", à présent. "J'essaye de faire au mieux pour rester debout, faire face à cette situation-là. C'est pour cela que je suis très engagé dans mon association de victimes. Nous luttons bien sûr pour la défense des victimes, le devoir de mémoire mais aussi pour la prévention contre la radicalisation dans le milieu scolaire ou bien sportif", rappelle Mustapha. Des sentiments encore vivaces, "à quelques semaines du procès", comme il le note lui-même.

Sur le plan judiciaire, l'instruction est à présent terminée. Si Cherif Chekatt a été abattu par la police deux jours après l'attentat (le 13 décembre 2018), un de ses complices a été appréhendé vivant. Le procès doit avoir lieu en février 2024 et durer cinq semaines.

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