Durant sa cavale de 48h, Cherif Chekatt était l’homme le plus recherché de France. 700 policiers et gendarmes lancés à ses trousses. Pourtant, selon nos informations, le 13 décembre, il a été signalé par des témoins dès 11h45. Il a fallu 3 heures aux forces d'intervention pour se déployer.
Le jeudi 13 décembre, Cherif Chekatt est aperçu par des riverains en train d’enjamber des grillages dans des jardins de la rue d’Epinal, au Neudorf, le quartier où il a grandi. Le sang retrouvé a été analysé, il s’agit bien du sien.
Pour les témoins qui ont signalé sa présence, l'identité de l'individu ne fait guère de doute. Leur appel ne semble pourtant pas avoir été entendu, en tout cas pas tout de suite. Selon nos informations, le premier coup de téléphone a été passé à police secours (au 17) vers 11h45. Ce n'est qu'une heure plus tard, après plusieurs relances, qu’une patrouille légère s’est déplacée, avant de repartir. C'est finalement vers 14h30, près de 3 heures après le premier appel que l'opération débute et que les forces d'intervention sont déployées. Cherif Chekatt a eu le temps de se rendre dans les jardins le long du Rhin Tortu où il s'est probablement réfugié dans des cabanons. Alors que tout le quartier est bouclé, l'homme le plus recherché de France, pourchassé par 700 policiers et gendarmes, est déjà loin. C'est à 21h qu'il sera finalement trouvé rue du Lazaret, et abattu par la police.
L’appel à témoin lancé au lendemain de l'attaque avait suscité plus de 800 signalements, certains provenant d'autres régions de France. Cet afflux massif d'appels explique-t-il que celui de la rue d'Epinal n'a pas déclenché une intervention immédiate ? Y a-t-il eu des dysfonctionnements dans la communication entre les différents - et nombreux - services de forces de l'ordre ? Le parquet de Paris et la police se refusent à tout commentaire.
Le reportage de France 3 Alsace.