Quatre personnes qui vendaient de la drogue par l’intermédiaire des réseaux sociaux et offraient un kit anti-coronavirus, ont été interpellées mercredi 6 mai, en Alsace.
Il fallait oser. En plein confinement, des vendeurs présumés de drogue prenaient commande sur les réseaux sociaux et livraient à domicile dans toute l'Alsace. Et pour être vraiment "rassurants" par ces temps d’épidémie, il semblerait même qu'ils offraient à leurs clients un kit de gel hydroalcoolique et un masque. Epidémie de covid19 oblige. Ils ont été interpellés le 6 mai, à Matzenheim, dans le Bas-Rhin.
Lors du coup de filet, la police a saisi plus de 35.000 euros en liquide, 1,100 kg de cannabis, plus de 30 grammes de cocaïne, des cachets d'ecstasy et des amphétamines. Comme bien des commerçants qui ont dû changer de stratégie de vente pendant ce confinement, ces dealers ont fait de même. Ils ont eux aussi imaginé des solutions pour continuer leur "activité", voire trouver une nouvelle clientèle, les fournisseurs habituels n'étant pas tous au rendez-vous.
Des stupéfiants commandés via les réseaux sociaux et livrés à domicile en plein #confinement, le tout avec en cadeau un masque & une fiole de gel, il fallait oser! Mais c'était sans compter la détermination qui anime les enquêteurs de la brigade des #Stups de #Strasbourg. pic.twitter.com/yYTwRGUYVz
— Police Nationale 67 (@PoliceNat67) May 11, 2020
Tout a commencé par des messages, découverts par la police, il y a quelques semaines, sur le réseau social Snapchat. Ils proposaient différents types de drogue et leur livraison à domicile. La brigade des stupéfiants de Strasbourg a donc ouvert une enquête et découvert que presque chaque matin, un homme et une femme, qui tenait le rôle de chauffeur, partaient livrer des commandes, parfois assez loin, malgré le confinement. Il s'agissait toujours du même livreur et de la même conductrice. Selon la direction de la sûreté départementale, ils pouvaient parcourir plus de 500 kilomètres en deux jours. Ils partaient de l'ouest de Strasbourg et pouvaient se rendre jusqu'à Ribeauvillé dans le Haut-Rhin, ou à la frontière, avec la Moselle.
La police a également identifié les donneurs d'ordre, au nombre de deux. L'un d'entre eux ayant un temps (apparemment pour raison de santé) cédé sa place à un autre trafiquant, puis repris ses fonctions. Ce qui a surpris les enquêteurs, c'est que la livraison pendant le confinement ait aussi bien fonctionné. Les dealers se sont pourtant fait arrêter pour un contrôle, à deux reprises. Ils ont présenté leur attestation de déplacement pour motif de santé, expliquant qu'il allaient acheter un médicament qu'ils ne trouvaient plus dans les pharmacies près de chez eux.
Les quatre contrevenants ont été placés en détention provisoire pour trafic de stupéfiants. Une information judiciaire est ouverte. Ils seront tous présentés en même temps, au juge. L'enquête est menée par l’unité de lutte contre les stupéfiants et l’économie sous-terraine, plus connue sous le nom de brigade des stupéfiants de la sûreté départementale.